Depuis qu'elle traque un réseau de faux-monnayeurs, la police japonaise est perplexe. Les faux billets de 1 000 yens (7.50 euros) mis en circulation à travers l'archipel présentent d'étonnantes caractéristiques : ils sont confectionnés à partir de coupures parfaitement authentiques, émises par la banque impériale, sur lesquelles la bande de sécurité centrale a été remplacée par ... une photocopie de l'originale ! L'imitation, parfaitement réussie, parvient à tromper commerçants, banquiers et distributeurs automatiques. Quatre cent vint et un de ces faux billets ont déjà été saisis dans la banlieue de Tokyo et, après avoir calculé le coût de la contrefaçon de chaque coupure, les policiers n'y comprennent toujours rien. Prenez en effet un billet neuf de 1 000 yens, ajoutez-y quelques centimes pour photocopier la bande centrale d'une coupure légale, majorez des frais de main-d'oeuvre et de distribution et vous obtiendrez sans difficulté un faux billet d'un prix supérieur à la valeur du vrai ! Pour la première fois dans l'histoire de l'escroquerie des faux-monnayeurs travaillent à perte ! D'autant qu'un faux-billet aux trois quarts vrai devient de facto complètement faux.
Le quotidien Asahi, qui suit attentivement cette affaire, a conclu que, l'appât du gain étant à écarter, les faux-monnayeurs seraient de jeunes techno-maniaques. Saturés de liaisons Internet, lassés d'électronique et de jeux vidéo, des lycéens auraient trouvé dans cette activité un dérivatif ludique à leur désoeuvrement. Si cette hypothèse devait se vérifier, en sapant les fondements du système économique, nos faussaires adolescents se livreraient à un piratage hautement symbolique !