Chez Nous
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Chez Nous

Tu entres, ici dans un havre de paix ...
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -20%
Oceanic – Climatiseur monobloc réversible ...
Voir le deal
254.99 €

 

 Les oiseaux et les insectes

Aller en bas 
AuteurMessage
Joa
Admin
Admin
Joa


Nombre de messages : 13100
Age : 76
Localisation : Martigues
Réputation : 0
Date d'inscription : 19/02/2006

Les oiseaux et les insectes Empty
MessageSujet: Les oiseaux et les insectes   Les oiseaux et les insectes EmptyDim 11 Mai - 9:19

Nous sommes aux environs de Cherbourg. Il fait chaud, très chaud. Les mériennes dansent : les couches d'air s'agitent par un joyeux mouvement oscillatoire. A l'ombre d'une haie où un grand chèvrefeuille, chargé de fleurs parfumées, s'échappe des branches d'une aubépine qu'il étouffe, des petites filles se sont tapies au milieu des grandes fougères, et rient de se voir ainsi abrités. Les unes se font des couronnes de fleurs champêtres qu'elles viennent de cueillir, d'autres fbriquent des plumeaux avec certaines graminées, dont l'épi se hérisse, d'autres s'amusent à reconnaître l'aigle à deux têtes dans les racines de fougères. L'une d'elles, qui a pris une coccinelle, la tient en liberté sur sa main pour l'engager à s'envoler.

- Barbelotte, barbelotte, monte au ciel, et va me choisir ma place auprès du Bon Dieu.
La barbelotte ne paraissait pas disposée à s'envoler.
- Est-ce que tu crois que cette barbelotte va monter au ciel ? lui dit une d ses compagnes.
- pourquoi pas ? La rebette y est bien allée e elle en est revenue.
- Qu'est-ce que c'est que ça, la rebette ? demanda une autre efant nouvellement arrivée dans le pays.
- Tu ne connai pas la rebette ? dit une petite fille beaucoup plus âgée, qui s'était écartée un moment et revenait les main remplies de fleurs des champs. Je puis t'en montrer une. regarde !
Elle lui désignait un joli petit oiseau, gris fauve, tacheté, tout rond, l'oeil éveillé, la queue relevée, qui s'était perché tout près des enfants. C'est l'oiseau que les savants appellent troglodyte (sylvia troglodytes). La ptite bête fit tois ou quatre mouvements, joyeusement saccadés, puis s'envola.
- Elle n'a pas l'air d'avoir peur de nous, dit la petite fille.
- Pourquoi en aurait-elle peur ? reprit la plus grande des petites filles. C'est l'oiseau du Bon Dieu. Personne ne lui touche.
- Quand on déniche son nid, il faut s'en accuser à confesse, dit une autre.
- je sais bien où il y en a un, moi, reprit une des enfants. C'est là-bas dans la cavée, en haut, au-dessous de la racine des grands arbres, dans les fougères desséchées. On dirait un paquet de mousse sèche, mais il y a au milieu un petit trou par où la rebette vous guette quand vous passez.
- A l'intérieur dit la grande fille, c'est une jolie petite chambre toute ronde, tapissée de petites plumes bien mollettes, dans laquelle il y a une douzaine d'oeufs, ronds aussi, blancs et piquetés de roses. C'est tout à fait mignon.
- Mais pourquoi est-ce un péché de dénicher ce nid ? demanda celle des enfants qui avait soulevé la question.
- Parce quela rebette a rendu jadis un grand service à l'homme. C'est elle qui est allée chercher le feu au ciel.

- Chercher le feu au ciel !
- Mais oui, mais oui, dirent plusieurs petites filles. Jeanne-Marie, raconte l'histoire à Céline, puisqu'elle ne la sait pas.
- Oui, oui, raconte, demandèrent en choeur, les peties filles, en se rapprochant de Jeanne-Maie.
- Il y a longtemps, bien longtemps de ça, reprit la grande soeur, il n'y avait plus de feu sur la terre, on ne savait comment s'en procurer. On se dit qu'il fallat en aller chercher chez le bon Dieu. Mais le Bon Dieu est bien loin. Qui est-ce qui fera le voyage ? On s'adresse aux gros oiseaux. Les gros oiseaux refusent, les moyens aussi, même l'alouette. Pendant qu'on délibérait, la petite rebette écoutait.
- Puisque personne ne veut y aller, j'irai, moi.
- Mais tu es si petite ! Tes ailes sont si courtes ! Tu mourras de fatigue avant d'arriver.
- J'essaierai, dit-elle. Si je meurs en chemin, tant pis !
Et la voilà qui s'envole, et elle vole si bien qu'elle arrive auprès du Bon Dieu. Le Bon Dieu fut bien étonné de la voir. Il la fit reposer sur ses genoux. Mais il hésitait à lui donner le feu.
- Tu te brûleras, lui dit-il, avant d'être arrivée sur la terre.
La rebette insista.
- Eh bien ! je vais te donner ce que tu me demandes, dit le Bon Dieu à la fin. Mais prends ton temps, ne vole pas trop vite. Si tu voles trop vite, tu mettras le feu à tes plumes.
La rebette promit d'être bien prudente, et la voilà qui vole joyeusement vers la terre. Tant qu'elle est loin, elle se modère, elle ne se presse pas, mais quand elle approche, quand elle voit tous ces regards qui l'attendent et qui l'appellent, elle hâte son vol involontairement... Ce que le Bon Dieu lui avait dit arriva. Elle apporta le feu, on s'en empara bien vite, mais la pauvre rebette n'avait plus une seule plume. Toutes avaient été brûlées !
Les oiseaux s'empressèrent autour d'elle. Chacun d'eux s'arracha une plume pour lui faire bien vite un vêtement. C'est depuis ce temps-là que sa robe est grivelotée. il n'y eut qu'un vilain oiseau qui ne voulut rien donner, c'est le chat-huant. Tous les oiseaux se jetèrent sur lui pour le punir de sa dureté. Il fut obligé d'aller se cacher. C'est pour cela qu'il ne sort que la nuit et que s'il sort pendant le jour, tous les oiseaux se jettent sur lui et le forcent à retourner dans son trou.
- Ah ! oui, j'ai vu ça un jour à Briquebec, dit la petite questionneuse. Un oiseau assez gros volait lourdement. Il avait l'air de ne pas y voir clair. Une foule de petits oiseaux criaient après lui. C'était très drôle. On me dit que c'était un cahuhan que les petits oiseaux chassaient, parce qu'il mangeait leurs petits.

- Ma barbelotte est envolée ! cria la petite fille à la coccinelle. les petites filles, en levant les yeux pour suivre le vol du petit insecte, aperçurent toute une nuée de points noirs qqui se mouvait dans les airs d'une façon capricieuse. On entendait en même temps un grand tintamarre de poêles, de chaudrons, frappés au hasard, et de cris d'hommes, de femmes et d'enfants.
C'était un essaim d'abeilles qui venait de s'envoler d'une ruche remplie. On courait après une ruche toute neuve, parfumée de miel. Mais il fallait décider les abeilles à s'en approcher. Le bruit et les cris avaient pour but de leur faire peur, et de les pousser à se réfugier au plus vite dans l'asile qu'on leur présentait.
- Chah ! chah ! abeilles ! criait-on avec accompagnement de charivari.
L'essaim ne se fit pas trop longtemps prier ; il se précipita dans la ruche qu'on lui offrait, et on l'emporta.
- Ca ne se fait pas toujours si vite, dit une des fillettes. Il y a des abeilles qui aiment mieux se percher sur une branche d'arbre que d'aller dans la ruche qu'on leur présente. Chacune met ses pattes de devant sur le dos de celle qui est en avant et cela forme une grosse grappe, dit jeanne-Marie ; il ne faut pas les déranger : elles piquent impitoyablement.
- Lorsque le maître dela maison meurt, il faut leur faire porter le deuil en attachant de chiffons noirs autour de la ruche.
- Et si on ne leur en attache pas ?
- Elles meurent ; et les autres abeilles ne veulent pas retourner dans le jardin où leurs camarades sont mortes.
- Les animaux ont du sentiment, dit sentencieusement une petite fille, par forme de conclusion.
- Je crois bien ! Quand on oublie l'oiseau Saint-Martin, cela porte malheur aussi.
- Qu'est-ce que c'est que ça, l'oiseau Saint-Martin ? Un bel oiseau bleu qui va pêcher dans les ruisseaux ?
- Pas celui-là. Celui que tu dis ne mange que des poissons. Mais il y en a un autre qui vit de grains, de chènevis surtout. C'est la petite hirondelle, l'hirondelle au ventre blanc qu'on voit parfois voltiger par troupes au soleil, en jouant et en s'amusant, c'est le martinet, un oiseau de passage, celui-là.
- L'hirondelle de fenêtre ? Et qu'est-ce qu'on fait pour lui être agréable ?

- Quand on récolte du chanvre, on lui laisse toujours un bel épi. C'est l'épi de l'oiseau Saint-Martin. C'est pour le récompenser de ce qu'il a fait autrefois. Quand saint Martin "marchait la terre", les cultivateurs allèrent se plaindre à lui qu'à l'époque de sa fête, pendant l'été de la Sain-Martin, tous les oiseaux se répandaient dans les champs, et ne leur laissaient pas de chènevis. Saint Martin enferma tous les oiseaux ; il ne laissa sortir que son oiseau favori, le martinet, en lui recommandant de ne pas toucher au chènevis, quoiqu'il soit très friand de cette graine. Il n'y toucha pas, et c'est pour le récompenser de son obéissance que chaque cultivateur lui réserve maintenant un bel épi.
- Est-ce que saint Martin a marché la terre chez nous ? demanda un enfant.
- Il paraît que oui. C'est même dans notre pays qu'il a attrapé le diable, à ce que l'on assure.
- Mais le diable est si fin !
- Il est méchant, mais il n'est pas fin, et il se laisse bien souvent affiner quand on sait s'y prendre.
Saint Martin et lui - un petit diable, pas le grand -, étaient convenus de cultiver un terrain ensemble, à condition de partager les produits par moitié.
- J'aurai ce qui sera sous terre, dit le diable.
- Bien, dit saint Martin, et il sema du blé.
Le diable fut attrapé.
- Eh bien ! recommençons, dit-il. Cette fois, je prends ce qui sera sur la terre.
- Bien, dit le saint, et il sema des navets.
Le diable fut attrapé encore une fois.
- Un ord ver, un ord ver ! cria une petite fille, avec effroi. Il s'est caché sous l'herbe en frétillant.
Les petites filles se levèrent effrayées.
- N'ayez pas peur, leur dit Jeanne-Marie. les orvets ne font pas de mal. Si c'était une vipère, ce serait autre chose.
- C'est peut-être une vipère, dit la jeune fille, je n'ai pas bien vu.
- Les vipères ne vont jamais dans les fougères, dit une autre petite fille. N'est-ce pas Jeanne-Marie, que pour tuer une vipère, une couleuvre, une ordre bête enfin, il suffit de lui donner un bon coup avec une tige de fougère ?
- On le dit, mais je ne m'y fierais pas. Le plus sûr est de ne pas essayer. Venez, mes enfants !

Jean Fleury, Contes, récits et légendes des pays de France.
Revenir en haut Aller en bas
http://site.voila.fr/chezjoa
 
Les oiseaux et les insectes
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Insectes...
» Insectes
» Insectes ...
» Insectes
» Les 10 insectes les plus extraordinaires

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chez Nous :: Les pipelettes :: Histoires insolites :: Contes et légendes-
Sauter vers: