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 Le garou

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Le garou   Le garou EmptySam 28 Juin - 9:42

Le garou est une personne condamnée par Satan à prendre la forme d'un animal, et à parcourir sept communes dans la nuit de la transformation. A l'aube, elle est chez elle, à moins d'accident mortel. Sous sa forme accidentelle, le garou se joue de hommes, des périls où tout être succomberait. La plus légère atteinte d'une arme ou d'un projectile bénits le ramène à sa forme vraie. Une atteinte nouvelle met fin à son existence. On en cite qui ont péri misérablement dans leurs courses aventureuses, et gisent privés des bénédictions et des prières posthumes au pied des grands chênes poitevins, gardiens fidèles du mystère des choses qui se sont passées sous leurs noirs ombrages.
Des gens de Moncoutant avaient l'habitude, aux jours lointains de leur jeunesse, de fréquenter des maisons amies. Ils sortirent un soir de l'une d'elles, située à la Touche, divisés en deux groupes. Le premier devait s'en retourner par le chemin le plus direct. La dame du logis eut la curiosité de demander à l'autre groupe, composé de deu inséparables et gais compagnons, quelle direction ils voulaient prendre pour arriver au bourg, dont ils étaient, à cinq cents pas. Ils répondirent :
- Nous passerons par la Pierre-Plate.

Ce nom, d'origine celtique, laisse entendre qu'au début de notre histoire locale, existait en ce lieu un monument mégalithique, un dolmen disparu depuis des temps immémoriaux. Il était situé à l'endroit précis où s'élève aujourd'hui, la maison du garde champêtre de la commune de Moncoutant.
- Mes enfants, leur fit observer leur hôte, ne passez pas par la Pierre-Plate, où se produisent des apparitions bizarres, où s'accomplissent, toutes les nuits, des choses effrayantes. Vous vous en repentiriez.
La jeunesse est folle et court au danger. C'est ce qui vous explique que les deux camarades eurent une irrésistible envie de passer au lieu redouté., Ils partirent. La terre était couverte de neige, le temps était clair. Minuit sonnait à l'horloge du bourg. En arrivant au pré dit du Cormier, où l'on prenait un sentier, en raison du chemin profond et impraticable qu'il surplombait de deusx mètres, ils virent un spectacle qui les cloua sur place et revit toujoursz inoubliable en leur esprit : celui d'un fantôme traversant la prairie en geignant. L'un dit :
- Je crois que c'est la vache à Colas.
- Mais, répondit l'autre, on ne met pas le bétail dehors par un temps pareil.
Le fantôme continua sa route, se dirigeant sur la haie du vieux chemin, comme pour leur couper le passage, en se doulant si lamentablement maintenant, qu'ils en avaient la chair de poule. Plus de doute, c'était un garou. Il s'assit sur la haie sèche qui craquait bruyamment.
- Eh bien ! dit l'un des héros de l'histoire, tirons notre couteau et fonçons sur la bête. Il ne faut pas qu'on rie de nous demain. Fonçons !
Aux cris répétés de : "Tuons-là ! tuons-là !" ils foncèrent bravement. Ils la touchainet presque, l'arme désireuse de s'enfoncer dans sa chair, lorsqu'elle disparut avec un fracas retentissant de bois brisé, d'abîmant dans la boue du chemin creux. "Tuons-là ! tuons-là !" répétaient-ils, en descendant la pente, quand du bas-fond ils entendirent sortir cette supplication :
- Ne me faites pas de maux, mes petits enfants.
Le garou était tout simplement un vieil ivrogne qui rentrait chez lui, hoquetant. Il avait pris en endroit clair de la haie pour l'échalier du sentier, avait essayé de l'enjamber et, manquant de forces, y était rsté à califourchon. A l'approche du danger, il avait tenté de s'esquiver ; sous ses efforts désespérés, la haie avait cédé. Il s'était enlisé dans cinquante centimètres de neige et de terre détrempée.

Sur le chemin de la Pierre-Plate, le père de mon père fut témoin d'un évènement inexplicable, dont il n'aimait pas qu'on l'entretînt. Il y passait un soir, accompagné de son chien, vaillant animal, que rien n'avait jamais effrayé. A quelques pas d'eux, tomba du terrier un corps assez gros, qui s'évanouit instantanément en touchant la terre.
Le chien courut dessus en aboyant ; arrivé au point de chute, il se retira précipitamment derrière son maître, avec les symptômes d'une terreur profonde, insensible aux encouragements, aux excitations les plus énergiques. le lendemain, mon grand-père, pour se rendre compte de cet étonnant phénomène, retourna sur les lieux. Il ne vit rien qui le renseignât. Il défendit à ses enfants de passer par la Pierre-Plate. Ils y sont passés, malgré l'interdiction, et n'ont rien vu.
Je vous affirme, moi, que la vie est encadrée d'un surnaturel qui déroute les plus sceptiques et qu'on n'expliquera jamais, jamais.
Un jeune homme du pays, s'en allant voir sa mie, le jour fini, est suivi par un chien minuscule. Il essaie plusieurs fois de le chasser. Le chien s'écarte et revient. Impatienté, il le frappe si ardemment de son bâton qu'il lui casse la patte. La pauvre bête lui dit :
- Malheureux, tu m'as fait grand mal ! Ne raconte à eprsonne ce qui vient d'arriver.
le jeune homme est consterné en entendant ces mots sortir de la bouche d'un animal, il l'est davantage encore en le voyant prendre la forme de sa fiancée. Il dut la transporter chez elle, la jambe brisée. Puissance de l'amour ! elle lui pardonna sa brutalité, qui pourtant la rendit boiteuse pour toujours. ils s'épousèrent, et... vous voyez la suite.
Des jeunes gens, un soir, s'emparèrent d'un mouton qu'ils avaient vu plusieurs fois folâtrer dans leur cour. Ils l'entraînèrent chez eux. "Tu vas parler, garou !" le mouton restait muet. ils lui mirent le museau sur le feu. A l'instant même sa peau tomba et disparut, laisant voir une jeune femme d'une beauté parfaite en complet déshabillé. Vision radieuse aussitôt évanouie.
Au cas où vous ramèneriez un garou à sa forme naturelle, ne citez jamais le nom du sujet de la métamorphose. Vouss eriez atteint d'un mauvais sort.

Entre Moncoutant et Courbay, au gué de La Guérinière, jadis, existait parallèlement à la route une étroite passerelle en pierre, pour les piétons. Un domestique y arrivait un soir, quand il aperçut devant lui, barrant le passage, un animal qu'il jugea être un loup. Il fallait passer. Le ruisseau trop gros pour qu'il tentât de le franchir, il prit la passerelle. Brave et fort comme il l'était, qu'avait-il à craindre d'un loup vulgaire, timide devant qui n'a peur ? Il avança prêt à la lutte, s'il le fallait, son couteau, qui avait été bénit le jour des Rameaux, grand ouvert au poing. L'animal recula. Mais, sitôt le passage franchi, il s'élança sur l'homme, si brusquement que ce dernier ne put faire usage de son arme.
Un combat furieux, s'engagea entre les deux adversaires, où chacun déployait ses forces décuplées par l'énergie qu'on a quand la vie est en jeu. Ils tombèrent dans la boue, en poussant, l'un des cris, l'autre des hurlements de rage, se mordant, se déchirant, sans répit ni miséricorde, un long quart d'heure durant. Enfin l'homme eut le dessus. Il serrait le loup, si fortement à la gorge qu'il en râlait, presque étranglé. En ce moment, le loup, qui était un loup-garou parla :
- Fais-moi grâce, tu n'auras pas à t'en repentir.
Le vainqueur desserra le collier de ses doigts d'acier et le laissa partir. Il ramassa con couteau et continua son chemin. A la croisée de La Forge, la bête rtomba sur lui, sans qu'il ait pu savoir d'où elle venait. Nouvelle lutte aussi acharnée que la précédente, et dans laquelle encore il triompha. Il marchait à grands pas, les yeux fixés sur les feux de Moncoutant, tout proche ; le loup-garou, pour la troisième fois, tenta de l'arrêter. Il était prêt, son couteau s'enfonça dans le corps du possédé, en sortit prêt à frapper encore. O prodige ! La bête s'était changée en homme, et lui, François G..., reconnut un de ses voisins.
- Tu m'as vaincu, dit-il ; c'est la destinée, je te pardonne. Souviens-toi que si jamais tu racontes ce qui vient de se passer, tu périras d'ici peu.
François rentra chez lui, les habits déchirés, couvert de boue, les mains et le visage en sang. Il se coucha, son sommeil fut agité, toute la nuit il délira. Le lendemain, il eut le tort de nommer celui qui l'avait attaqué. Dès lors, l'appétit lui manqua, il ne dormit plus, son visage coloré se décolora de jour en jour un peu plus. Il mourut de consomption dans l'année, lui, que nous connûmes si florissant de santé, si débordant de vie.

Casimir Puichaud, Contes, récits et légendes des pays de France.
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