Au XVIe siècle, un droit d'octroi est levé sur toutes les denrées à leur entrée dans une ville.
Cette taxe est perçue aux barrières ou dans les roulottes installées aux portes de la cité.
A Paris, elle triple la valeur du vin.
Aussi, pour boire à meilleur marché, les gens du peuple se rendent le dimanche dans les espaces champêtres, hors du périmètre fiscal, où se multiplient au XVIIIe siècle les guinguettes et les cabarets.
On y voit les vins de la région parisienne ; celui d'Argenteuil est à trois sous la pinte.
Mais le gouvernement a besoin de beaucoup d'argent.
Pour annexer la majorité des guinguettes, il décide d'élargir l'enceinte fiscale autour de la capitale par e mur des Fermiers-Généraux, avec des portes pour les octrois.
La construction du mur débute en 1784 et provoque la
du peuple parisien et des cabaretiers de faubourgs.
La fraude s'organise.
Le mur peu épais est facile à percer pour y installer des tuyaux et, grâce à des échafaudages, on l'escalade pour lancer des outres pleines de vin à l'intérieur de l'enceinte.
Fin 1788, le mur est presque terminé.
Vignerons, cabaretiers et consommateurs en révolte déclenchent des troubles de plus en plus fréquents.
A partir du 11 juillet 1789, les émeutiers incendient toutes les barrières ; le 14 juillet, ils arrivent abreuvés et émoustillés à la Bastille pour savourer une brève victoire.
La construction du mur reprendra dès l'automne.