Au milieu du XVIIe siècle, les premiers colons hollandais s'installent à la pointe sud de l'Afrique.
En prospectant, à l'intérieur des terres, la petite colonie se rend compte que les terres et le climat de la région seraient propices à la culture de la vigne.
Le gouverneur Simon Van der Stel, grand voyageur et homme cultivé, entreprend d'en planter sur un coteau qu'il baptise Constantia en l'honneur de sa fille : elle donnera le vin mythique de Constance qui sera présent sur toutes les plus grandes tables d'Europe - c'est le seul que tolérera encore l'estomac malade de Napoléon dans son exil de Sainte-Hélène...
Cet homme raffiné déplore cependant que les Burghers n'aient pas de savoir-faire en matière de viticulture.
Pour lui, la révocation de l'édit de Nantes devient une véritable aubaine.
Des protestants français persécutés par Louis XIV et réfugiés en Hollande sont envoyés par la puissante Compagnie néerlandaise des Indes orientales dans la province du Cap.
Van der Stel confie à ces deux cents huguenots exilés, dont la plupart sont experts en travail de la vigne, des terres situées à Paarl et leur accorde une aide financière pour démarrer.
Le village de Franschhoek, "le coin des français", naît dans une vallée pittoresque à une heure de voiture du Cap.
La vigne et le vin se développent rapidement dans la région grâce au savoir-faire de ces colons reniés par la France dont ils gardent la nostalgie.
Leurs domaines ont pour noms leurs lieux d'origine : Bourgogne, Provence, Champagne...
Ce petit bourg presque oublié est sorti de l'ombre lors de la fête du tricentenaire de sa création.
Le vin de Constance, liquoreux de muscat à petits grains, adulé pendant deux siècles, disparut un temps avant de renaître de ses cendres en 1950.