Lemot haricot que nous utilisaons communément aujourd'hui, a fait son apparition au début du XVIIe siècle en France. En 1628, Figuier emploie le terme de fève de haricot. En 1640, le lexicologue César Oudin intègre la légumineuse dans son ouvrage sur les curiosités françaises et lui attribue le simple nom de haricot ; appellation entérinée cinquante ans plus tard par l'ouvrage de De Blégny (aricot 1689) et le dictionnaire d'Antoine Furetière (haricot 1690). L'expression fève de haricot(s) ou fèverolle, aura cependant roit de cité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'origine du mot haricot a fait l'objet de nombreuses hypothèses, plus ou moins fantaisistes. On a voulu le faire dériver du latin faba (fève) qui aurait donné successivement fabarius, fabaricotus, faricotus et finalement haricot. A la fin du XVIIe siècle, le botaniste Tournefort l'associe à une graine ronde anciennement cultivée en Italie nommée aracotus, terme très proche du mot araco cité un siècle plus tôt (1585) par l'italien Durante. Dans l'édition de 1654 du Jardinier François, l'auteur emploie l'énigmatique expression de fève de Callicot.
Souvent appelé fayot dans la littérature populaire française, le flageolet est la légumineuse qui accompagne traditionnellement le gigot d'agneau. Repéré au début du XIXe siècle, le terme serait issu du picard fajole (de phaseolus) influencé par flageolet (du latin populaire flabeolum : souffle et du français ancien flajol : petite flûte). On dit populairement des haricots flatueux que ce sont des haricots musiciens ou encore le piano du pauvre.
Le fayot des marins : le mot fayot, auquel on attribue un sens argotique, apparaît au XVIIIe siècle dans la marine sous la forme fayol. Issue du provençal faioul-faiol, l'appellation aurait été véhiculée par les marins méiterranéens sous sa forme dialectale. das la prononciation méridionale, le "l" final n'est pratiquement pas prononcé, ce qui aurait facilité sa francisation ; la légumineuse aurait ainsi pris le nom de fayau pour finalement s'orthographier fayot. Rien de plus normal que les marins se soient appropriés une denrée arrivée par la mer, aussi facile à produire et surtout à conserver. Au temps des galères et de la marine à voile, le harcot sec est la nourriture des grands voyages et l'aliment de survie. le jour où les provisions fraîches étaient entièrement consommées et qu'il ne restait que les rations de cambuse (haricots, pois, fèves dites gourganes, lard et boeuf salé), les marins disaient qu'ils naviguaient sous le Cap fayot. Selon sa version maritime, l'expression la fin des haricots proviendraient précisément de l'épuisement de cette ration de survie.