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 Les Farfadets

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Les Farfadets   Les Farfadets EmptyVen 5 Juin - 15:52

Nous sommes en l'an 732. L'armée de Charles Martel, dans les plaines de Poitiers, livre bataille à celle d"Abdérame et la taille en pièces. Les Sarrasins échappés du désastre se sauvent dans toutes les directions. Une bande, une tribu d'entre eux échoue à Saint-Sauveur, se réfugie dans l'église et s'y fortifie. En bons défenseurs du sol natal, les habitants du lieu les assaillent et leur imposent un ultimatum ; se rendre ou mourir. C'était en mai, et comme la température était douce, ils promirent, en manière de dérision, de se rendre s'il givrait le lendemain. Le lendemain, il givra. Fidèles à leur promesse, désireux de vivre en France, où la vie est si douce, au mois de mai surtout, vaincus par le prodige, ils se rendirent et se répandirent dans le pays, qu'ils habitèrent en cachette. A partir du fait miracleux du givre en mai, Saint-Sauveur fut surnommé Givre-en-mai.
Je vous ai parlé des Sarrasins, nous ne les connaissons pas en Gâtine sous ce nom. Les envahisseurs de l'église, d'après la légende que j'ai recueillie précieusement, étaient des farfadets. Ils ont marqué leur passage un peu partout dans les Deux-Sèvres et autre part. Sans chercher ailleurs, je trouve dans le canton de Bressuire de nombreuses traces de leur séjour. Ils demeurèrent longtemps à La Boulardière, commune de Terves, aux environs de la motte célèbre du bois de Terves.
En certain temps que je ne saurais fixer, on venait de tuer, à La Boulardière, vers le carnaval, le cochon, qu'on tue alors dans tout le Bocage. On cuisina. Depuis le matin, à la grande cheminée cuisait la fressure, mets gâtinais composé de sang, de chair, de pain et de graisse bouillis ensemble. Un farfadet vint et s'installa près du feu pour surveiller l'opération. Quand elle fut terminée, pour le remercier de ses bons offices, on le pria de s'asseoir, par mépris de sa personne, sur le trépied où douze heures du temps le chaudron avait chauffé. Il s'y assit sans penser à mal et... brusquement relevé, disparu en criant : "Cul brûlé ! Cul brûlé !" Pardonnez-moi cette expression, je vous en prie, mesdames et messieurs. Je tiens à vous la citer afin de vous faire constater qu'un homme de notre sang n'eût pas ainsi parlé. J'ajoute qu'un Français ne se fût pas assis sur le trépied rouge et ne fût pas parti sans vengeance ou sans menace. Nous nous connaissons. Il paraît qu'on ne revit plus dans la maison le farfadet. Vous comprenez pourquoi. Moi de même.

à suivre...
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