Les gastronomes, dès le XVIIIe siècle discutaient de l'origine de la coutume des "trois coups" - expression qui leur inspirait des commentaires polissons...
Il s'agit en fait de trois coups à boire, et qui se pratiquent à différents moments du repas.
Le coup d'avant est destiné à mettre le convive en appétit : on lui offre un amer, un bitter, une absinthe, ou un vermouth, en petite dose parfois prise d'une seule traite - c'est ce que nous appelons aujourd'hui l'apéritif.
Les avis divergent sur le coup d'après.
Pour certains il s'agit d'un verre de vin que l'on boit immédiatement après le potage ; il est présumé évacuer celui-ci de l'estomac ; pour d'autres, d'un verre de vin bu aussitôt le dîner terminé : nous reconnaissons là le digestif.
Usage moins courant : le coup du milieu qui a ses partisans et ses détracteurs.
Plus communément appelée 'trou normand", cette pratique est ancrée dans les habitudes normandes : il s'agit d'un verre de calvados avalé au milieu d'un repas copieux.
Mais d'autres provinces ont aussi leur "trou".
Autrefois dans la réguion bordelaise, une belle jeune fille venait offrir après le rôti un verre d'absinthe ou de rhum de la Jamaïque ;aujourd'hui, on sert du cognac ou de l'armagnac : c'est le "trou gascon".
Ailleurs encore, on déguste un verre de marasquin, ou un punch.
Les partisans prétendent que cette pratique creuse l'estomac et provoque un nouvel appétit pour mieux apprécier les plats suivants.
Mais l'avis du physiologiste diffère : la digestion s'en trouve plutôt entravée.