En Chine, une croyance persistante affirme qu'il ne suffit pas d'honorer la mémoire des défunts, encore faut-il subvenir à leurs besoins dans l'au-delà. C'est pourquoi il n'est pas rare que les familles brûlent en offrande de faux billets de banque, des voitures et des maisons en papier, et qu'elles déposent sur la tombe du disparu les mets dont il raffolait de son vivant. dans certaines provinces reculées, ces louables attentions vont plus loin : lorsque les parents perdent un fils célibataires, ils s'enquièrent aussitôt de trouver le cadavre d'une femme jeune susceptible de jouer le rôle de son épouse post-mortem. cette coutume rurale, pratiquée depuis la dynastie Ming et sévèrement punie par les communistes, est à l'origine de la constitution de réseaux illégaux qui se chargent de fournir aux familles des filles célibataires récemment décédées. Ainsi un certain Song Tiantang, chômeur de cinquante-deux ans, s'était-il spécialisé dans ce petit commerce. S'approvisionnant dans les cimetières de la région, il fournissait des épouses fantômes aux familles en détresse, moyennant 300 à 400 euros. Arrêté, condamné à purger une peine de deux ans de prison, notre homme, à peine libéré, décide de peaufiner sa technique. Pourquoi s'embarrasser à déterrer des cadavres alors qu'il suffit d'envoyer ad patres des femmes bien vivantes qui correspondent aux critères exigés par les familles, surtoutque les cadavres "frais" se vendent beaucoup plus cher ? Aussitôt dit, aussitôt fait, six malheureuses se retrouvent bientôt mariées à des inconnus, six pieds sous terre. De nouveau arrêté, Song se trouve dans le couloir de la mort de sa prison. détail troublant : en chinois, son nom, Tiantang, signifie "Paradis" !