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 L'Homme qui ne voulait pas mourir

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Joa
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Joa


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MessageSujet: L'Homme qui ne voulait pas mourir   L'Homme qui ne voulait pas mourir EmptyMer 19 Juil - 8:14

Le thème du pays où l'on ne meurt pas se retrouve dans différents contes, de l'Irlande à l'Inde. Mais la Mort, personnage redouté qui a donné lieu à un grand nombre de superstitions populaires, parvient généralement à ses fins.

Il y a de cela bien longtemps, un garçon de ferme nommé Pierre ne pouvait se faire à son humble condition ; il ne rêvait que grandeur et richesses. Il se fit soldat et comme il était assez courageux, il obtint bientôt un grade et le roi, l'ayant remarqué, lui confia le commandement de son armée.
Il remporta de nombreuses victoires. Le roi, en récompense, le nomma son Premier ministre. Dès lors, l'orgueil de notre homme ne connut plus de bornes. Les courtisans le voyaient d'un mauvais oeil et jurèrent de l'abaisser. L'un deux eut l'imprudence de lui reprocher sa basse origine ; Pierre en fut courroucé et obtint du roi qu'il soit enfermé dans un sombre cachot. L'ordre fut exécuté ; mais, comme on l'entraînait, il jette à l'orgueilleux parvenu ces mots :
- Tu as beau être puissant, il ne t'en faudra pas moins mourir.
Ces paroles frappèrent Pïerre.
"Non, se dit-il, je ne mourai pas !", et il prit congé du roi et partit à la recherche d'un pays où l'on ne mourait pas.

Il y a de cela bien longtemps, un garçon de ferme nommé Pierre ne pouvait se faire à son humble condition ; il ne rêvait que grandeur et richesses. Il se fit soldat et comme il était assez courageux, il obtint bientôt un grade et le roi, l'ayant remarqué, lui confia le commandement de son armée.
Il remporta de nombreuses victoires. Le roi, en récompense, le nomma son Premier ministre. Dès lors, l'orgueil de notre homme ne connut plus de bornes. Les courtisans le voyaient d'un mauvais oeil et jurèrent de l'abaisser. L'un deux eut l'imprudence de lui reprocher sa basse origine ; Pierre en fut courroucé et obtint du roi qu'il soit enfermé dans un sombre cachot. L'ordre fut exécuté ; mais, comme on l'entraînait, il jette à l'orgueilleux parvenu ces mots :
- Tu as beau être puissant, il ne t'en faudra pas moins mourir.
Ces paroles frappèrent Pïerre.
"Non, se dit-il, je ne mourai pas !", et il prit congé du roi et partit à la recherche d'un pays où l'on ne mourait pas.

Après avoir longtemps marché, il trouva enfin ce pays fortuné. Aucun des habitants n'y était encore mort depuis la création du monde. Pierre s'y fixa et il y vécut sans soucis. Il y avait déjà trois cents ans qu'il était dans ce pays lorsqu'un jour on vit s'abattre un oiseau si gros qu'il obscurcissait le ciel. Cet oiseau se nourrissait de sable et de terre, et les habitants du pays apprirent à Pierre que, lorsqu'il aurait mangé tout le pays, ce serait pour eux la fin du monde ; mais ils étaient tous si vieux que la vie leur était à charge et ils n'appréhendaient point la mort. Tel n'était point l'avis de Pierre. Il quitta aussitôt ce pays et partit à la recherche d'un autre où la vie serait également indéfinie, mais où il n'y aurait point d'oiseau pour y mettre un terme.
Il arriva dans une île où l'on ne mourrait point. Il y resta six cents ans. Et certes ils ne pensaient pas mourir lorsque les habitants lui signalèrent un poisson d'une grosseur monstrueuse qui buvait d'énormes quantités d'eau ; quand il aurait bu toute la mer qui entourait cette île, ce serait pour eux la fin du monde. Pierre, effrayé de cette révélation, prit son bâton et partit à la recherche d'un pays plus favorisé que ces deux premiers. Mais il eut beau parcourir la terre en tout sens il ne put en découvrir.
Combien il regrettait alors d'avoir quitté l'île où les habitants avaient encore de longues années à vivre avant que le poisson n'eût épuisé toute la mer ! Il prévoyait que sa fin était proche ; il s'assit tristement sur l'herbe, les yeux fixés au sol. Tout à coup, son attention est attirée par la vue d'une mouche qui se débattait dans une toile d'araignée. Machinalement, il enlève la toile et délivre la mouche. Il avait fait cela sans y penser ; sa bonne action n'en fût pas moins récompensée. La mouche se transforma aussitôt en une fée richement vêtue qui lui demanda de souhaiter ce qui lui plairait pour sa récompense.
- Je voudrais ne jamais mourir, lui dit Pierre.
- Ce n'est point sur la terre que tu trouveras cela, dit la fée ; mais je vais te transporter dans une étoile où nous demeurerons. Là, on ne meurt pas.
La fée le toucha aussitôt de sa baguette et il se trouva transporté dans l'étoile. Des siècles et des siècles passèrent, Pierre était devenu immortel ; mais on s'ennuie de tout, même d'être trop heureux. Il désirait revoir son village ; il parla à la fée de son désir. Elle s'efforça de l'en dissuader ; mais voyant que c'était bien son idée, elle lui donna un cheval qui devait l'y conduire. Mais surtout, lui recommanda-t-elle, garde-toi bien de descendre sous aucun prétexte.

Le cheval fendit l'air et bientôt Pierre arriva à son village, mais il ne put le reconnaître, tellement tout était changé. C'était maintenant une grande ville et tous ceux à qui il voulut raconter qu'il y avait demeuré quelque chose comme mille à douze cents ans avant eux, outre qu'ils avaient peine à comprendre son langage, le prirent pour un fou et le chassèrent. Pierre poussa le galop plus loin. Il fit alors encontre d'un charretier embourbé qui lui demanda de venir l'aider.
"Je n'aurai pas cette simplicité", se dit Pierre. Mais le charretier est si insinuant que force lui est de céder ; il met pied à terre et se met en devoir d'aider le charretier. Ce charretier était la Mort. Elle reprend sa forme habituelle, tandis que sa voiture devient un tas de souliers.
- Voilà bien du temps que je te cherche, toi, lui dit-elle, mais cette fois et ne m'échapperas pas.
Pierre veut remonter sur son cheval, mais il s'est enfui. La Mort s'apprête à le trancher de sa faux.
- Au moins me diras-tu, lui demande Pierre, ce que sont tous ces souliers ?
- Ce sont tous ceux que j'ai usés à te chercher, lui dit-elle, et elle le tranche de sa faux.

Filleul-Petigny, "Contes de la Beauce et du Perche", Revue des traditions populaires", 1896.
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