ROMELes restes du cadavre du célèbre castrat italien Farinelli ont été exhumés d'un cimetière de Bologne sur ordre d'historiens et de scientifiques désireux d'étudier comment son anatomie a réagi à la castration.
Opéré dès son plus jeune âge pour pouvoir conserver son timbre de voix de petit garçon, Farinelli reste dans les annales le plus célèbre des castrats, ces chanteurs d'opéra italien très recherchés au XVIIe et au XVIIIe siècle.
Une équipe de chercheurs de l'université de Bologne, dont un spécialiste de l'acoustique, attend avec impatience de découvrir ce qu'il reste des cordes vocales et du larynx de Farinelli afin de mieux comprendre d'où venaient les capacités vocales si extraordinaires de ces chanteurs.
"C'est l'unique squelette témoin dont nous disposons", a expliqué le britannique Nicholas Clapton, spécialiste des castrats.
"Nous voulons savoir s'ils étaient comme les dessins humoristiques les décrivaient, grands et dégingandés, ou avec une poitrine de femme et des grosses fesses, ou encore comme le magnifique gentleman (représenté) sur les portraits officiels de Farinelli".
DES SEINS
Le corps du chanreur, exhumé avec celui de sa petite nièce, se trouvait "dans un état de conservation médiocre", selon Carlo Vitale du centre d'étude sur Farinelli basé à Bologne, qui a néanmoins indiqué que les scientifiques auraient de quoi mener leurs recherches.
Selon Clapton, professeur de chant à l'Académie royale de musique de Londres, c'est l'ablation des glandes génitales des petits garçons qui empêchait la croissance des cordes vocales malgré les changementss d'un corps devenant adulte.
"Cela leur donnait une capacité pulmonaire énorme mais avec une voix très mélodieuse", a-t-il précisé.
Mais après une telle opération, les eexperts estiment que ces castrats ont pu également grossir ou grandir anormalement et même voir leurs seins pousser.
Le choriste de la chapelle Sixtine Alessandro Moreschi fut le dernier exemple vivant de ces chanteur au timbre si pur, et réalisa même des enregistrements de sa voix en 1902 et 1904, qualifié par Clapton de "Pavarotti sous hélium".
Bisous
Alice