Le navet faisait partie au Moyen Âge de notre quotidien alimentaire dans les ragoûts et les potées, jusqu'à ce que la pomme de terre vienne d'Amérique le détrôner.
Lui a traversé l'Atlantique en sens inverse dans de tristes circonstances.
Les Irlandais qui émigrèrent vers l'Amérique lors de la famine de 1850 y emportèrent avec eux leurs coutumes celtes.
Pour chasser les esprits qui venaient hanter les vivants lors du passage de la lumière d'été à la nuitb de l'hiver, ils allumaient une bougie posée dans un navet évidé et découpé en forme de visage.
Cela se passait toujours le 31 octobre...
Cette coutume celte devint sur le continent américain la fête de Halloween...
Mais les navets des Irlandais firent bientôt place aux citrouilles indigènes plus impressionnantes par leur taille pour effrayer les esprits et plus faciles à sculpter...
Poussant sous terre, le navet fait partie des "légumes racines" longtemps considérés comme inférieurs et réservés aux pauvres.
Le XIXe siècle l'a réhabilité en le rendant plus tendre : réputé, celui de Belle-Île figurait à toutes les tables princières, et les chanteurs d'opéra absorbaient du bouillon de navets pour s'éclaircir la voix.
C'est à cette époque que se développèrent en banlieue parisienne de vastes champs de culture maraîchère ; la plaine des Vertus à Saint-Denis était appelée "le royaume du Pot-au-feu".