Cette plante très toxique présente à la surface du sol une banale rosette de grandes feuilles sans aucun intérêt ornemental.
Dans l'Antiquité, elle avait la réputation d'être un aphrodisiaque et peut-être fut-elle le plus ancien de nos anesthésiques, utilisé par le chirurgien militaire grec des armées de Néron lors de ses interventions. Au Moyen Âge, on la disait liée au diable, superstition qui se rattache à l'aspect de sa racine qui s'enfonce jusqu'à 60 centimètres dans le sol : brun foncé au-dehors, blanche au-dedans, la souche bifurque curieusement, évoquant une silhouette humaine.
La mandragore entrait dans la composition de philtres magiques et du fameux onguent dont s'enduisaient les sorcières pour se rendre au sabbat.
Appelée "main de gloire", elle faisait le bonheur des charlatans qui façonnaient sa racine pour lui donner l'apparence voulue.
Ils n'hésitaient pas à en cultiver un éclat dans des sortes de moules de la forme humaine désirée, y incrustant des grains d'orge ou de millet qui figuraient des poils une fois germés.
Avant la dernière guerre mondiale on pouvait encore se procurer des racines de mandragores "moulées" dans les grands magasins de Berlin.