Belval-Bois-des-Dames, dans les Ardennes, tire son nom d'une grotte, que, depuis des temps immémoriaux, l'imagination populaire a peuplé d'être malfaisants de sexe féminin. Au début de la Renaissance, s'y est produite une très étonnante histoire.
Tout à coup, les habitantes de la grotte ont décidé de se montrer. On les apercevait, la nuit, se promenant dans les bois alentour. Contrairement à ce que l'on avait imaginé, elles n'étaient pas vêtues de noir, comme les autres sorcières, mais de longues robes blanches qui leur donnaient des allures de fantômes. Les habitants de Belval se sont interrogés sur ce qu'il fallait faire et ont décidé de leur offrir des présents en les priant de rentrer dans leur antre.
Ils sont donc allés déposer del'argent et de la nourriture auprès de la grotte. Les dames de la caverne s'en sont, semble-t-il, montrées satisfaites. Elles ont cessé leurs escapades nocturnes, ne sortant plus que les nuits de pleine lune, pour montrer qu'elles étaient toujours là et inciter les habitants à renouveler leurs offrandes.
Le manège a duré près de cent ans. Un vilageois de Belleval, plus hardi que les autres, a voulu en avoir le coeur net. il est allé épier lessorcières à la pleine lune et il a constaté, à sa surprise, que non seulement elles avaient des voix d'hommes, mais que c'était de villageois qu'il connaissait. Depuis in siècle, en effet, une famille de Belval avait imaginé ce stratagème lucratif qu'elle perpétuait de génération en génération. Les membres de la bande ont été immédiatement arrêtés et, bien qu'ils n'aient rien fait de très méchant, tous pendus.