Le village d'Ercé, dans la vallée du Garbet, a abrité pendant tout le XIXe siècle une "école des ours" unique en France.
Vers 1850, on pouvait y voir, dans beaucup de foyers, des oursons attachés à une chaîne. Ils constituaient le plus souvent la dot de la fille de la maison, car un ours dressé coûtait cher...
Le dressage était effectué à l'école d'Ercé, où il commençait vers la première année. L'animal quittait ses maîtres et rejoignait ses congénères pour recevoir son instruction.
Le programme était invariable : l'ours devait se mettre à danser au commandement de "Dansez, mademoiselle", puis simuler un combat avec un autre de ses semblables. A la fin de l'affrontement, il devait, sur un signe du dresseur, tomber brusquement à terre comme mort, puis, sur un autre signe, se relever et saluer gracieusement à la ronde.
Les montreurs d'ours, les oussatès, avaient pratiquement le monopole de ce genre de numéro.
Reconnaissablees à leur large béret basque de couleur bleue, ils se déplaçaient dans toute la France et même parcouraient l'Europe, spécialement l'Angleterre, qui raffolait de ces spectacles. Certains allaient même jusqu'en Amérique.
Avec la raréfaction des ours pyrénéens, les habitants d'Ercé sont allés s'approvisionner en Russie, mais la Première Guerre mondiale a mis fin à l'activité des oussatès.