Susan Macarthy, une New-Yorkaise de quarante ans, employée de bureau dans une compagnie d'assurances, habite un immeuble tout proche de celui des Nations unies. Cette circonstance, dont elle ne tire pas une fierté particulière, va pourtant avoir des conséquences déterminantes dans cette histoire. Ou, plus précisément, l'important est qu'elle ait la même banque et que son compte soit à un numéro près celui de l'organisation internationale...
Tout commence, début janvier 2000, par un chèque de 100 000 dollars qu'elle découvre à son crédit, en prenant connaissance de son relevé bancaire. Pour commencer le nouveau millénaire, on ne fait pas mieux ! Susan Macarthy dira plus tard avoir pensé qu'une loterie internationale avec la quelle elle avait joué lui avait versé cette petite fortune et s'empresse de s'acheter ce dont elle rêvait depuis longtemps : une voiture, un manteau de fourrure, etc. Le mois suivant, nouveau chèque de 100 000 dollars et ainsi de suite jusqu'en juillet 2000, toujours sans provoquer d'étonnement excessif de sa part. Sans doute pensait-elle que la loterie internationale lui versait un gros lot à répétition.
En tout, Susan Macarthy perçoit 700 000 dollars, avec lesquels elle fait différents placements, en particulier une laverie automatique, jusqu'au moment où elle apprend que l'ONU, à qui étaient destinés les sommes, a fait bloquer son compte et a porté plainte contre elle.
Aux Etats-Unis, les procédures judiciaires sont particulièrement longues et, aux dernières nouvelles, à la suite d'une homérique bataille d'avocats, le litige n'est toujours pas tranché. Par défenseurs interposés, Susan Macarthy jure de sa bonne foi. Il n'empêche que, s'il y avait eu une erreur, ne serait-ce que de quelques dollars en sa défaveur, on peut parier qu'elle se serait montrée beaucoup plus curieuse.