John Pilley, actuellement âgé de cinquante-quatre ans, est condamné en 1996 par la justice britannique à la prison à perpétuité, pour enlèvement et tentative d'assassinat. En 1999, se sentant mal dans sa peau d'homme, il demande et obtient de changer de sexe. Il est opéré et, tout naturellement, transféré dans une prison pour femmes, sous l'identité de Johanna Pilley.
Mais là, rien ne va plus ! Il ou plutôt elle ne s'entend pas avec ses codétenues et écrit une requête pour retrouver le statut masculin. Dans sa lettre Johanna Pilley raconte ses malheurs par le menu. Il règne dans les prisons de femmes un climat mesquin et sournois. Il était beaucoup plus à l'aise dans les affrontements virils des feôles masculines, certes violents parfois, mais sans arrière-pensée. D'ailleurs, pour avoir expérimenté les deux sexes, il peut dire qu'il est plus homme que femme.
Il attend avec anxiété la réponse, mais elle est favorable. Il éprouve également une appréhension pour l'opération, car le médecin ne lui cache pas qu'elle peut échouer, mais encore une fois pas de problème : c'est un succès. Le voilà revenu à la case départ...
On en est là pour le moment et on se demande ce qu'il y a de plus étonnant dans cette histoire : l'irrésolution de John Pilley ou la complaisance de l'Administration ? Car ses deux opérations ont été entièrement prises en charge par la sécurité sociale et ce sont les contribuables britanniques qui ont payé cet extravagant aller et retour !