Le petit village des Martres d'Artières a été le cadre d'un évènement, qui, en son temps, a suscité une grande émotion... En 1756, deux paysans, retournant un champ, découvrent ce qu'ils prennent pour une grossière pierre. Creusant plus avant, ils voient qu'il s'agit en fait d'une grande boîte. Croyant à un trésor, ils s'empressent d'ouvrir le couvercle avec fébrilité, mais se trouvent en présence du corps d'un enfant. La grande boîte était un petit cercueil.
Mais c'est l'aspect du défunt qui est le plus extraordinaire : il est conservé d'une manière stupéfiante. Le Mercure d'avril 1756 écrit : "Ce mort, un enfant de dix à douze ans, a encore cet air de vie que le sommeil seul peut laisser et que la mort enlève toujours. La tête est grosse, le front découvert, les cheveux châtains, longs d'environ deux pouces. Les dents, les oreilles, la langue et toutes les parties du visage n'ont subi aucue altération."
Pour les habitants de la région, il n'y a pas de doute possible, il ne peut s'agir que d'un saint. Dès que la nouvelle est connue, les fidèles se précipitent et arrachent comme relique les cheveux, les dents et même des fragments de peau, jusqu'à ce que les autorités interviennent. La mome est envoyée à Paris où elle est déposée au Musée d'Histoire naturelle. Elle y est toujours, mais à la suite de toutes ces vicissitudes, elle se trouve dans un état plus que moyen. Les savants se sont interrogés sur la raison de sa conservation.
Qui donc avait eu recours à un procédé aussi raffiné d'embaumement ? Après avoir vainement charché, ils ont finalement découvert que le corps était resté intact parce qu'il était enveloppé d'acide carbonique, présent naturellement à cet endroit.