Francesco del Moral, un Espagnol de 54 ans, n'est pas un délinquant comme les autres. Certes, il commet lui aussi ses hold-up en s'affublant d'une cagoule et en menaçant ses victimes avec un révolver, mais c'est par la manière d'utiliser son butin qu'il se distingue. A chaque fois, il n'en garde qu'une partie pour lui et il expédie le reste à des associations charitables, en signant "Robin des bois". Il finit par se faire prendre. Sa générosité lui vaut une peine relativement modérée, dix ans de prison, et, bientôt, il bénéficie d'une permission. Mais dès qu'il quitte le pénitencier d'Aranjuez où il était incarcéré, son naturel reprend le dessus : deux jours seulement plus tard, il braque uen banque et en sort avec le coquet butin de 300 000 dollars. Après quoi, Francesco del Moral renoue avec ses habitudes : il se rend au bureau de poste le plus proche, afin de distribuer la majeure partie de l'argent. Cette fois, il ne s'agit plus d'associations charitables mais de ses anciens codétenus. Il expédie ainsi quarante mandats d'une valeur de 5 000 dollars chacun à quarante d'entre eux. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la démarche qui consiste à envoyer de grosses sommes en liquide à des prisonniers, en signant "Robin des Bois", n'est guère discrète ... et la police, prévenue par les postiers, l'arrête sans tarder. Francesco del Moral, le nouveau Robin des bois, se retrouve donc en prison, sans doute pour longtemps. On ne peut nier sa générosité, mais son prédécesseur était quand même plus malin !