Mrinal Chuahan, honorable citoyen indien, a choisi Londres pour emmener en voyage de noces Parvati, sa ravissante épouse. A peine débarqué, le couple se rue dans les grands magasins. Dans les rayons, qui regorgent de trésors comme une caverne d'Ali Baba, la jeune femme est prise de vertige. A ses yeux, chaque objet est magnifique et le crédit de sa carte bancaire fond comme neige au soleil. Jusqu'à ce que son époux lui tapote affectueusement l'épaule pour freiner ses ardeurs. Mais, la tentation étant irrésistible, Parvati dissimule, à l'insu de son mari, quelques babioles dans les plis de son sari. Consommatrice effrénée mais piètre kleptomane, elle se fait prendre en flagrant délit et est conduite devant un juge. Dès qu'il l'interroge, le magistrat ne tarde pas à s'apercevoir que l'accusée ne parle pas plus le hindi que l'anglais, mais s'exprime dans un obscur dialecte indien, que seul son mari est capable de comprendre. Aussi, afin que le procès se déroule dans des condtions légales, celui-ci est-il réquisitionné pour servir d'interprète.
Au terme de l'audience, Parvati est condamnée par le juge à payer 5 livres d'amende. Après quoi, M. Chuahan est prié de passer au greffe où on lui remet les 20 livres prévues par la loi en rémunération de sa prestation d'interprète. La jeune mariée accueille le verdict en bondissant de joie.
"Avec les 15 livres que nous avons gagnées, je vais pouvoir m'offrir le ravissant chemisier que j'avais repéré !" lance-t-elle aussitôt dans sa langue à son mari.