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 Le frère niais

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Joa
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Joa


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Le frère niais Empty
MessageSujet: Le frère niais   Le frère niais EmptyJeu 28 Fév - 10:44

Il y avait une fois deux frères.
L'un était adroit (intelligent) et l'autre sot. Le premier était tailleur. Un jour, il eut à travailler au village voisin.
- Tu surveilleras la maison.
resté seul, le niais ne sut que faire. Le vent soufflait avec violence et couchait le blé qui se trouvait presque venu, haut sur tige.
Voyant cela, il dit :
- Ah ! tu veux t'en aller toi aussi ? Je vais t'aider.
Et, prenant une faux, il coupa tout le blé que le vent emporta dans la forêt.
Le soir, le frère revint.
- Tout s'est bien passé ? demanda-t-il.
- Oui, le blé voulait s'en aller, alors je l'ai aidé en le coupant.
- Que tu es bête ! s'écria le talleur, en regardant les grands arbres tout habillés de paille. Enfin, va te coucher. Demain, il faut que je retourne là où j'étais aujourd'hui.
Le lendemain, le tailleur repartit et dit ses recommandations à son frère.
Ils avaient une cane qui couvait. A un moment, elle eut faim. Elle vint réclamer sa pitance.
- Ah ! dit le niais, tu ne veux plus couver. Et pour la remplacer il se mit sur les oeufs jusqu'au soir.
En rentrant, son frère l'en sortit les vêtements pleins de jaune.
- Ah ! que tu es bête. Demain tu viendras avec moi.
Comme cela, il pensait bien le surveiller.
Au matin, les voilà partis. L'adroit dit au sot :
- Tire la porte.
Le gouyat tira la porte, la sortit de ses gonds et la mit sur son dos.
Ce n'est qu'au bout de deux kilomètres que le tailleur se retourna pour voir ce qui empêchait son frère de marcher à côté de lui.

- Oh ! que tu es bête d'avoir emporté cette porte ; pour ta peine, tu continueras à la porter et pour revenir tu la ramèneras.
Ils arrivèrent chez la personne qui employait le tailleur et se mirent au travail tous les deux. Pendant qu'ils cousaient, le tailleur dit à son frère :
- Tout à l'heure, tu vas manger avec nous ; il ne faut pas que tu fasses des bêtises. Lorsque je te toucherai au genou, tu t'arrêteras de manger.
A midi, tout se passa bien. Mais le soir, le chien qui était sous la table donna un coup de queue sur le genou du niais qui, aussitôt, s'arrêta de manger sa soupe.
Tout le monde l'encouragea :
- Mange donc... Mange donc...
Et son frère lui disait aussi, mais il ne mangea plus du repas.
Ensuite, ils veillèrent et allèrent se coucher tous les deux. Lorsqu'ils furent seuls, le niais se mit à gémir :
- Oh ! que j'ai faim... que j'ai faim...
- Pourquoi n'as-tu pas mangé ?
- Mais tu m'as touché au genou.
- Imbécile ! ce n'est pas moi, c'est peut-être le chien. Lève-toi et mange.
Il alla à la cuisine et fourra ses mains dans un pot de graisse ; il les lécha et, quand il fut gavé, il voulut les essuyer. Dans le noir, il alla près du lit de la servante qui dormait toute nue et lui passa ses mains grasses sur les fesses. Croyant avoir fait des bêtises, la pauvre fille se leva et courut se laver à la fontaine devant la porte.
Le niais alla trouver son frère et lui demanda comment faire pour se laver les mains. Son frère lui montra une cruche d'eau, l'autre y enfonça ses deux mains sales et les lava avec un morceau de savon. Mais, au moment de sortir ses mains de la cruche, il ne put le faire car il ne voulait pas lâcher le morceau de savon.
- Comment faire ? se lamenta-t-il.
Son frère vint à son secours et lui dit :
- Puisque tu ne peux sortir tes mains de là, casse la cruche sur la pierre qui est près du seuil.
Il y alla et cassa la cruche sur le dos de la servante qui finissait de se laver. La pauvre fille s'écroula en sanglots :
- Je ne ferai plus au lit, patron je vous le promets.
Après avoir dormi quelques heures, ils reprirent le travail. Mais le soir, en rentrant, ils se perdirent dans les bois, Comme ces bois étaient infestés de brigands, ils montèrent dans un arbre pour plus de sécurité.

Un moment après vinrent des brigands qui s'arrêtèrent pour compter leur argent juste sous l'arbre où ils se trouvaient.
Les deux frères tremblaient de peur. Le niais dit à l'oreille du tailleur :
- Ai besoun de pissa (J'ai besoin de pisser).
- Tu vas nous faire tuer, répondit l'autre.
Mais l'envie était trop forte, il pissa sur les brigands.
- Qu'est-ce qui nous vient du ciel ? s'écrièrent-ils.
Alors, apeuré, le niais laissa échapper la porte qu'il rapportait à la maison. Les brigands la reçurent sur la tête et s'enfuirent en hurlant, laissant là toute leur rapine. Les deux frères descendirent et n'eurent qu'à ramasser les pièces d'or et d'argent.
Après le partage, le sot s'aperçut qu'il ne lui revenait rien et que son frère partait en gardant tout l'argent pour lui.
Le niais ne le suivit pas et erra dans la forêt, fort peiné de cette injustice. En marchant, il arriva en vue d'une maison solitaire. Il s'approcha et entendit ce que disaient les gens à l'intérieur. C'était encore des brigands. L'un d'eux demandait :
- Pour entrer ici, que faut-il faire ? Je l'ai déjà oublié...
- Il te suffira de dire : "Sésame, ouvre-toi."
Lorsque les voleurs furent tous sortis et qu'il en eut compté douze, le niais s'approcha de la porte et dit :
- Sésame ouvre-toi.
La porte s'ouvrit toute grande et il entra.
A l'intérieur était un immense trésor. Il prit sa charge de métal précieux et revint chez lui.
En le voyant arrivé chargé d'or, son frère n'en put croire ses yeux. Il fallut que le sot expliquât plusieurs fois pour qu'il comprît l'aubaine.
- Allons-y tout de suite, dit-il en sortant.
Le niais lui montra le chemin. Ils arrivèrent devant la maison des brigands. Il y avait de la lumière.
- Il faut attendre qu'ils soient sortis, dit le sot. Moi, je suis fatigué, je m'en vais. Quand ils seront partis, tu n'auras qu'à dire : "Sésame ouvre-toi" et tu pourras entrer. Seulement fais bien attention que les brigands soient douze, ni un de plus, ni un de moins.
Son frère parti, le tailleur ne tarda pas à voir sortir les brigands. Il compta : "6, 7, 8, 9, 10, 11" et plus personne.
- Bast, se dit-il. Mon frère est si bête qu'il a dû se tromper.
Il entra mais le douzième voleur l'attendait, un sabre à la main.
- Ah ! c'est donc toi qui nous as volés ! Je vais faire en sorte que tu n'aies plus envie de recommencer !
Et il lui coupa la tête.

Claude Seignolle, Contes, récits et légendes des pays de France.
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http://site.voila.fr/chezjoa
 
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