Pour se rapprocher de Pâques et du jour de la résurrection du Christ, sous les Capétiens, le nouvel an était fêté le 25 mars. Pendant une semaine, jusqu’au 1er avril, l’usage était de s’échanger des cadeaux et de participer à des festivités.
En 1564, le roi Charles IX, pendant un séjour qu’il fit au château de Roussillon en Dauphiné, fixa par une ordonnance le début de l’année au 1er janvier, et le calendrier grégorien fut adopté en France en 1582. Il en résulta que pendant longtemps le jour de l’an, et par conséquent le jour des étrennes, varia d’une région à l’autre, les uns acceptant les modifications du calendrier, les autres préférant garder les anciennes coutumes, et inaugurer l’année par de joyeuses fêtes pascales. La malice populaire, par souci d’économie, ne voulant pas donner deux fois dans l’année de beaux cadeaux, a peut-être naturellement remplacé au 1er avril les étrennes du nouvel an, par des plaisanteries ou d’innocentes farces. Dans mains endroits, la mystification consistait à remettre aux gens qu’on voulait berner de menues pièces de monnaie destinées à acheter des petites choses sans valeur. D’autres leur envoyaient des invitations fictives. Pendant ces journées, le soleil quittant le signe des Poissons, pourquoi ne pas désigner les victimes de ces plaisanteries de « poissons d’avril » ? Ou bien fut-ce à cause de l’obligation de faire maigre pendant la Semaine sainte ? Nulle certitude, mais le poisson en chocolat, apparu au XIXe siècle, qu’on offre notamment le 1er avril, est un gage d’amitié qui peut porter bonheur.