Le muguet n’est pas une fleur ordinaire.
Acheté par huit millions de Français en l’espace d’une semaine, il est cultivé massivement par les maraîchers – surtout dans la région nantaise – et non par des horticulteurs, et il se vend librement dans la rue à la sauvette…
Cette plante des bois, qui porte bonheur dans diverses mythologies et depuis le temps des celtes, est associée au renouveau du printemps.
La coutume dans les campagnes voulait autrefois qu’on offre au printemps un rameau de verdure pour chasser l’hiver.
En 1561, Charles IX, s’étant vu proposer un brin de muguet, trouva l’idée charmante, et l’année suivante eut la même attention pour les dames de la Cour.
Ce joli geste devait cependant tomber dans l’oubli. Il fallut attendre 1895 pour que le chansonnier Mayol arbore un brin de muguet à la boutonnière au lieu du camélia, alors fleur à la mode.
Et c’est en 1900 que sa vocation d’emblème du 1er mai s’affirma.
Les couturiers parisiens organisèrent ce jour-là une fête dans les bois de Chaville, où clientes et cousettes agrémentèrent leur robe ou leur coiffure de clochettes blanches. L’usage allait naître des marchands de quatre-saisons mettant en botte les fleurs cueillies dans les bois par les femmes et les enfants pour les vendre au coin des rues.
La fête des travailleurs le 1er mai, adoptée en 1889, ne devint une journée chômée qu’en 1947, mais elle est désormais associée au muguet porte-bonheur.