En 1784, chimiste réputé, Claude Berthollet, est nommé directeur des teintures à la manufacture des tapisseries des Gobelins.
Les fibres de lin et de coton gardent, après la récolte, une couleur brune particulièrement tenace, que l'on ne pouvait supprimer qu'après plusieurs semaines de lessives et d'exposition au soleil.
Berthollet est l'un des premiers à comprendre l'opération de blanchiment obtenu par la combinaison de l'action de l'oxygène de l'air, sous le rayonnement solaire.
Il cherche donc le moyen d'imiter la nature en fixant plus rapidement l'oxygène sur les matières organiques.
En 1789, en mélangeant des dissolutions de carbonate de sodium et de chlorure de chaux, il découvre les propriétés décolorantes des hypochlorites et du chlorure de sodium.
Il montre ses éprouvettes à Alban et Vallet qui ont une manufacture de soude, de savon et d'acide sulfurique à Javel.
Son procédé permet de blanchir le lin et le chanvre quetre fois plus vite, le coton onze fois plus rapidement qu'avec la méthode traditionnelle.
Berthollet l'appelle "eau de Javel", pour ne pas lui donner un nom à connotation chimique et corrosive, et parce que beaucoup de lavandières fréquentent ce bord de Seine.
Grâce à cette découverte, les tisserands peuvent vendre leurs tissus sans attendre la belle saison pour les blanchir.
Le blanc obtenu est plus blanc, on utilise moins de lessives et les étoffes en sont moins fatiguées.
berthollet ne cherchera pas à tirer profit de son invention, au contraire il aidera gracieusement à équiper des ateliers de blanchiment.