Au Moyen Âge, les pâtissiers exposaient des lanternes vives à la porte deleurs boutiques pour attirer les passants.
Entre l'enveloppe ronde en papier huilé et la lumière, des silhouettes d'animaux tournaient sur un cercle mobile, créant des ombres mouvantes.
Au XVIIe siècle, le jésuite Athanase Kircher fit de cette lanterne une distraction appréciée à la cour du Roi-Soleil, dans les salons et le foires.
Les Savoyards en firent leur spécialité.
Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, rapporte : "Ils promènent la lanterne magique sur leur dos, et l'annoncent le soir au moyen d'un orgue nocturne dont les sons deviennent plus agréables et plus touchants parmi le silence et les ténèbres."
Ces spectacles naïfs disparurent ensuite, mais en 1886, le théâtre du Chat noir à Montmartre donna une nouvelle noblesse aux ombres chinoises.
Le 25 décembre 1895, les frères Lumière projettent leurs premiers films sur l'écran du Grand-Café à Paris : il sera dès lors impossible de lutter longtemps contre l'attraction de l'image animée.