Dès que l'homme a domestiqué les animaux, les produits laitiers fermentés ont fait leur apparition.
Selon la légende, les cavaliers mongols transportaient le lait en cours de fermentation dans des gourdes en peau de mouton.
Il était brassé sous l'effet du galop du cheval, fermenté grâce à la chaleur, et transformé en caillé.
Dans l'Antiquité, Pline remarque que "les barbares savent épaissir le lait en une matière d'une agréable acidité" qui devient une panacée quasi universelle.
En 1542, François 1er, souffrant d'une maladie intestinale, apprend l'existence d'un remède qui fait merveille en Turquie : le médecin du sultan, allié diplomatique, soigne le roi et le guérit grâce à une cure de laitage mystérieux dont il garde le secret et qui prend le nom de "lait de vie éternelle".
Après cette brève percée à la cour de France, le yaourt tombe dans l'oubli jusqu'à la fin du XIXème siècle.
Un savant ukrainien, Metchnikoff, naturalisé français et prix Nobel en 1908, ayant observé la longévité des montagnards du Caucase et des Balkans, grands consommateurs de lait caillé, en analyse des échantillons.
Il isole la bactérie spécifique du yaourt, le bacille bulgare (Lactobaccillus bulgaricus) qu'il associe à un bacille paralactique, et met en évidence les bienfaits des bons ferments pour la flore intestinale.
Vendu en pharmacie, le yaourt arrive sur nos tables dans les années 1930.
Ce n'est qu'à partir de 1950 qu'on le trouve conditionné en ports de carton paraffiné dans les épiceries.
Il faut à l'époque atténuer son goût aigrelet avec du sucre.