A Rome, une coutume invite les touristes à lancer dans leur dos deux pièces de menue monnaie dans la fontaine de Trevi. La première pour exaucer un voeu secret, la seconde pour revenir un jour dans la Ville éternelle. Ce geste innocent, mais que répètent inlassablement des milliers de visiteurs, finit par transformer chaque année le célèbre monument en coffre-fort à ciel ouvert. Une nuit, la tentation étant trop forte, Nadia Angrisni, étudiante aux Beaux-Arts, s'équipe d'un aimant, attaché au bout d'une ficelle, et ratisse les piécettes dans le fond de la vasque. Mais la pêcheuse devenue pécheresse se fait surprendre par la police, consfisquer son butin, accuser de vol caractérisé, et infliger d'une amende de 1 500 euros. Son avocat fait rejuger l'affaire, arguant que l'argent n'apaprtient à personne. La justice retient le caractère de res nullius des pièces récoltées, mais maintient le montant de l'amende en vertu du délit "de dégradation de monument public." La sévérité du verdict et la volonté de faire jurisprudence s'expliquent sans doute par l'importance de la manne. Car ce sont plus de 125 000 euros que la municipalité romaine récupère chaque année dans la fontaine. Pour les offrir, il est vrai, à une organisation caritative.