C'est le samedi 10 mars 1906, que c'est produite la catastrophe minière de Courrières, la plus terrible de tous les temps. Les mineurs de l'équipe de jour ont d'abord refusé de descendre, ceux de l'équipe de nuit leur ayant dit qu'au fond les chevaux étaient affolés. Or, l'expérience a prouvé que les animaux pressentent les catastrophes quelque temps à l'avance. Mais la direction s'est montrée inflexible, il fallait descendre ou alors se mettre en grève. A 7 heures du matin, une explosion terrifiante ébranle le sous-sol. La cage du puits n° 4 jaillit en l'air comme un bouchon de champagne et un ouvrier occupé à une réparation retombe mort après un interminable vol plané. Peu après, des survivants hagards sortent des puits. Lorsqu'on fera le compte de victimes, on dénombrera 1 099 morts et des milliers de blessés. Mais le plus extraordinaire, c'est que treize mineurs sont retrouvés vivants, vingt jours après la catastrophe. L'évènement impressionne vivement les contemporains et fait le tour de la France. On ne savait pas qu'une survie aussi longue était pssible et le fait paraît relever du miracle. A l'époque, on appelait tout naturellement ceux qui avaient réchappé d'un accident les "réchappés". Mais dans le Pas-de-Calais, on prononçait à la picarde "rescapés" et la presse leur a donné ce nom, qui est passé dans la langue. En 1956, pour le cinquantième anniversaire de la catastrophe, les rescapés survivants, au nombre de trois, ont été décorés de la Légion d'honneur.