Au Moyen-Âge, la ville d'Hesdin possédait un vaste palais appartenant aux comtes d'Artois et ducs de Bourgogne. C'était une résidence qui avait été leur préférence et ils ne cessaient de lui apporter des embellissements. Ainsi, en 1295, Robert II s'Artois entoura la demeure d'un jardin extraordinaire où toutes sortes de machines créaient une véritable féerie.
L'archéologue Camille Enlart le décrit ainsi dans un ouvrage du début du XXe siècle : "Des automates en costume de fou bâtonnaient les visiteurs qui s'approchaient d'eux. On leur faisait ouvrir une fenêtre et l'ine de ces poupées la refermait après avoir jeté de l'eau à la figure du patient. Les bascules jouaient un grand rôle : des trappes s'ouvraient sous les pas et jetaient le promeneur dans l'eau ou dans une fosse emplie de petites plumes, qui se collaient aux vêtements. Des sacs de farine ou de charbon se déversaient sur leur tête. Un prie-Dieu s'animait tout seul lorsqu'on venait s'y agenouiller. Se mettant aux fenêtresn on faisait partir des jets d'eau. D'autres jaillissaient du seuil de diverses portes, pour mouiller les dames, qu'on invitait courtoisement à passer les premières."
Il ne subsiste malheureusement plus rien du jardin, ni même du château, ni même de la ville. Charles Quint y mit le siège en 1533 et, exaspéré par la résistance des habitants, la fit raser entièrement après l'avoir prise. Pris de remords, il la fit quand même reconstuire l'année suivante quelques kilomètres plus loin. Mais l'ancien Hesdin n'es aujourd'hui qu'un souvenir.