Nous sommes le 17 mars 2007 et Keiichi Kashiwagi, le présentateur de la météo de la première chaîne du Japon, annonce, en ouvrant son journal, à tous les télespectateurs : "Demain, aura lieu le hanami. Je vous souhaite à tous un agréable moment sous les fleurs !" Pour les japonais, l'information est d'importance. Le hanami, mot qui signifie "regarder les fleurs" est la fête du printemps, une des plus populaires dans tout le pays. Elle a lieu à l'apparition des premières fleurs de cerisier. Les gens se rendent alors en famille sous ceux de leurs jardins ou des espaces publics, pour y pique-niquer et porter les toasts traditionnels à la nature et aux divinités ancestrales. Seulement, le lendemain de cette annonce, pas la moindre tâche de couleur blanche dans les parcs de Tokyo ni des principales villes du Japon. Le hanami n'est pas au rendez-vous, Keiichi Kashiwagi s'est trompé. De peu : c'est trois jours plus tard que la floraison s'est produite... Partout ailleurs qu'au Japon, la chose aurait été sans conséquence, mais là-bas, l'affaire prend des proportions presque nationales. Keiichi Kashiwagi doit présenter ses excuses, lors d'une intervention retransmise par toutes les chaînes de télévision. "Nous avons, déclare-t-il, perturbé les usagers avec notre mauvaise information." Au Japon, on ne plaisante pas, quand il s'agit de regarder les fleurs.