Plusieurs légendes prétendent que lorsque éclate un orage, il est possible d'apercevoir, à travers les éclairs, le Paradis, mais au risque insensé d'être immédiatement frappé de cécité. Dans le Puy-de-Dôme, on rapporte que saint Jean demanda à Dieu de voir le tonnerre et qu'à force d'insistance, il le vit mais fut foudroyé et contracta, pour sa vie durant, le mal caduc, l'épilepsie, qu'on appelle depuis le mal de la Saint-Jean. Depuis,, ce jour-là, les orages sont particulièrement redoutés et chaque région de France cultive ses croyances et des rites pour repousser le maléfique tonnerre de la Saint-Jean.
Dans de nombreuses régions, en effet, on a coutume de placer des pierres éclatées ou taillées (par la foudre, se plaît-on à dire dans certains coins où on les appelle même les pierres du diable) dans la maison, visibles ou même cachées sous les fondations. Ces pierres auraient le même pouvoir qu'un paratonnerre...
Jadis, dans la partie maritime de l'arrondissement de Dinan, beaucoup de gens mettaient des pierres à tonnerre dans leur poche quand le temps était à l'orage. Ils leur suffisait alors de réciter : "Pierre, pierre, Garde-moi du tonnerre !".
Dans le pays basque, il faut, dès que l'orage éclate, mettre en dehors de la maison un outil tranchant, côté fer tourné vers le ciel comme en offrande.
En Gironde, il est d'usage de sortir, devant sa porte, un trépied en fer qui aurait les mêmes pouvoirs de protection. En Poitou, on place une marmite à l'envers, les trois pieds en l'air.
De la même manière, les restes de la bûche de Noël et des célèbres feux de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre passent pour mettre à l'abri de la foudre les maison où ils sont conservés, surtout lorsqu'on les tire de leur cachette au moment des orages, en prononçant quelques incantations.
Enfin, en Franche-Comté, dès que le premier coup de tonnerre résonne, on peut se préserver de l'orage pour toute l'année en se roulant par terre et en répétant deux fois : "J'en ai mangé."