Sigmund Freud a émis l'hypothèse que l'espèce humaine demeurait hantée par le souvenir de peurs immémoriales, qui se transmettraient génétiquement de génération en génération depuis l'ère glaciaire. Selon cette théorie, tout ce qui nous serait inconnu représenterait dans notre inconscient collectif un danger potentiel, et provoquerait un phénomène de rejet.
En 2006, alors que la Hongrie a rejoint l'Union européenne depuis deux ans, l'Institut de sondage Tarkis a questionné la population pour savoir quel sentiment elle nourrissait à l'égard des Pirèzes. Le résultat a été majoritairement négatif, 59 % des personnes interrogées rejetant farouchement l'entrée de cette minorité ethnique dans le pays. "Nous haïssons les Pirèzes" ou "Nous voulons que les Pirèzes disparaissent de la surface de la terre" ont été les réponses les plus fréquemment formulées
L'année suivante, un second sondage portant sur le même thème a confirmé, cette fois avec 68 % d'opinions négatives, que les Hongrois sont plus que jamais opposés à accueillir ce peuple venu d'ailleurs. Assimilant les Pirèzes aux Tziganes, les chômeurs, les personnes n'ayant qu'un faible niveau d'étude et les déçus de la démocratie sont les plus hostiles.
Après avoir largement divulgué et commenté dans la presse le résultat de ce double sondage, l'Institut Tarkis a informé les Hongrois que les Pirèzes n'existaient pas. Et que par conséquent la menace que ce peuple fictif faisait planer sur eux n'était que pur fantasme. A l'heure où la planète se rêve "village global", espérons que la théorie du père dela psychanalyse sera un jour battue en brèche !