Depuis 2005, Mark et Susan Gregory vivaient séparés d'un commun accord. Elle, enseignante, habitait à Henley-on-Thames, près d'Oxford ; lui, d'origine écossaise, s'était établi dans son pays, à Edimbourg, où il exerçait le métier de conseiller financier.
Fin 2007, Susan a eu la surprise de recevoir une lettre très tendre de son mari, alors qu'il ne manifestait plus depuis des années que la plus grande froideur. Puis, les lettres se sont multipliées, leur ton devenant de plus en plus amoureux, tandis qu'elles s'accompagnaient de fleurs et de cadeaux. Mark pressait sa femme de le rejoindre à Edimbourg pour reprendre la vie commune. Il reconnaissait ses torts et promettait de redevenir le plus attentionné des époux. Tant et si bien que Susan, touchée, a fini par le rejoindre.
Dès qu'elle est arrivée, Mark est allé tout naturellement faire les démarches pour la domicilier officiellement chez lui. Mais ce que ne savait pas Susan, c'est que les conditions de divorce ne sont pas les mêmes en Ecosse et en Angleterre. La loi écossaise fixe les pensions alimentaires uniquement d'après les salaires, tandis que la loi anglaise prend en compte les salaires et les primes. Or, dans son activité, Mark Grégory est principalement rémunéré sous forme de primes. La suite n'a pas tardé. Un mois plus tard, Mark a demandé le divorce et Susan a eu beau faire, elle était justiciable de la loi écossaise et elle s'est retrouvée avec une pension ridicule. Elle est retournée en Angleterre et elle a juré que, si elle se remariait, ce ne serait pas avec un Ecossais.