Le Puy, aujourd'hui paisible chef-lieu de la Haute-Loire, a eu au Moyen Âge une renommée et une importance sans commune mesurre avec celles d'aujourd'hui. Charlemagne s'y est rendu à deux reprises, plusieurs conciles s'y sont tenus et une chronique du Xe siècle la qualifie de "ville illustre et populeuse". A la même époque, au moment de la grande peur de l'an mille, des populations en provenance de toutes les parties de la chrétienté vinrent s'y réfugier pour y attendre la fin du monde. Celle-ci ne s'étant pas produite, Le Puy a continué de prospérer. Cette importante étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle s'est enrichie de toutes sortes de présents offerts par les pélerins. On y vén érait en premier lieu la fameuse Vierge noire, rapportée par saint Louis des croisades et qui fut détruite à la Révolution, pour être remplacée par celle qui existe actuellement.
Mais ce n'est pas tout. Un catalogue du XVIe siècle dresse l'inventaire des reliques qui étaient proposées alors à l'adoration des fidèles : la coupe de coraline où Jésus buvait enfant, une amphore miraculeuse de vin des noces de Cana, un morceau de la nappe de la Cène, un des trente deniers donnés à Judas pour sa trahison (qui avait curieusement pour effet de faciliter le travail de l'enfantement), des vêtements de la Vierge, en particulier sa ceinture (que les femmes venaient toucher avanit leur accouchement), l'olifant de saint Hubert, patron des chasseurs, un morceau de la Sainte Eponge, une épine de la Sainte Couronne, sans compter une bonne quarantaine de châsses d'ossements de saints...