(Ardennes)
Selon les croyances bretonnes c'est non loin de Brennilis, dans le Finistère sud, que s'ouvrent les portes de l'au-delà. Au sortir de la localité, sur la route de Huelgoat, s'étendent des marais désolés, qui étaient autrefois des lieux infernaux. Toutes sortes de personnages surnaturels : des nains, des géants, des esprits les hantaient, principalement la nuit. On y rencontrait l'homme noir et son chien, qui annonçaeint la tempête, ou bien les hommes blancs, qui convoyaient, dans des sacs posés sur l'épaule, les âmes des disparus. Mais la pire rencontre que pouvait faire, au coucher du soleil, le promeneur attardé, était celle des lavandières de la nuit. Ces femmes grandes et maigres venaient dans les eaux glauques du marais faire la lessive des suaires. Elles n'étaient pas de ce monde, bien sûr, c'étaient des âmes en peine, condamnées à ce travail en expiation de leurs péchés.
Quiconque les voyait était forcé de se joindre à elles et de les aider dans leur tâche infernale. Agenouillé dans la boue à leurs côtés, il lui fallait battre et essorer le linge. Mais il devait faire attention de le tordre dans le même sens qu'elles, sous peine de mourir-sur-le-champ et de s'en aller dans l'au-delà au lever du jour, avec elles.