Personne ne pouvait échapper à l'Ankou. A la nuit tombée, les paysans bretons tremblaient en entendant le grincement des moyeux mal graissés de sa charrette : ce bruit signait irrémédiablement le trépas d'une personne à l'agonie. Car le funeste personnage muni de sa faux, qui - détail macabre - était aiguisée avec un ossement humain, traversait la campagne pour ramasser les morts ! On racontait que dès que la pierre de seuil d'une maison neuve était posée, l'Ankou venait s'y asseoir afin de guetter la première personne qui rentrerait. Ainsi on faisait passer un animal, sorte d'offrande au serviteur de la mort ... et l'assurance qu'il n'emporterait pas tout de suite un membre de la famille. Parfois, un oeuf suffisait, à condition qu'il ait été préalablement couvé !