L’homme ne peut pas vivre sans sucre ; pour satisfaire ce besoin, il a été longtemps tributaire des abeilles dont il prélevait le miel
Mais depuis des temps immémoriaux, l’Inde, d’où la canne à sucre est originaire, savait la cultiver : les tiges de cette grande graminée qui ressemble au bambou contiennent une moelle blanchâtre dont elle savait extraire le jus et le purifier.
Le « roseau qui donne du miel sans le secours des abeilles », découvert par Alexandre le Grand lors de son expédition militaire jusqu’à l’Indus vers 326 avant notre ère, arriva enfin en Europe grâce aux croisades, mais il demeurait un produit rare et cher.
Après la découverte de l’Amérique, les successeurs de Christophe Colomb introduisirent en 1506 la canne à sucre à Saint-Domingue, d’où elle passa à Cuba, au Mexique, au Brésil
En Europe, le sucre de canne devint alors accessible à tous grâce à la prodigieuse expansion des plantations qui fit naître un honteux commerce triangulaire : les Européens entassaient dans leurs navires des milliers d'esclaves échangés aux rois africains contre armes et pacotilles, et les revendaient en Amérique d'où ils recevaient le sucre.
Lors du blocus continental sous Napoléon 1er, la France se trouva privée de sucre de canne, et c'est alors qu'elle se tourna vers l'extraction du sucre de la betterave.