Juan Catalan, un Américain de vingt-six ans, est arrêté en mai 2005. Il est accusé du meurtre d'une jeune femme qui avait témoigné à charge dans un procès contre son frère, et il risque la peine de mort.
"Au moment des faits, je me trouvais au Dodger Stadium de Los Angeles, en train d'assister à un match de base-ball avec ma fille de six ans, plaide Catalan avec l'énergie du désespoir.
- Prouvez-le ! Montrez-nous les tickets d'entrée ou la facturette de votre carte de crédit, demande le procureur.
- J'ai payé les places en espèces, et je n'ai pas conservé les billets", déplore Catalan. Alors que le moment du verdict approche, l'avocat du prévenu tente un ultime recours :
"Je demande que les images de la transmission télévisée du match auquel mon client a assisté nous soient communiquées. S'il figure parmi la foule, la preuve sera faite qu'il dit la vérité."
Le juge accepte. Après avoir décortiqué le film prendant des heures, un expert de la police parvient à isoler un plan montrant Catalan en train de partager un hot-dog avec sa fille. Bien que l'agrandissement de l'image arrêtée soit flou, les vêtements que portent l'accusé et sa fille correspondent à ceux retrouvés dans un placard de leur appartement. Catalan est remis en liberté. Si, à la mi-temps du match, le cameraman avait choisi de filmer d'autres spectateurs, un innocent aurait grillé sur une chaise électrique !