Un jour de 2004, le cadavre de Richard Green est retrouvé dans son appartement londonien, entouré d'animaux en peluche et de bouteilles de gin, le cou passé dans un lacet serré par une cuillère en bois. Meurtre ou suicide ? Le magistrat chargé de l'enquête peine à se prononcer. L'affaire, déjà passablement enigmatique, se complique encore lorsqu'on apprend que Green était l'ancien président de la Société Sherlock Holmes et le spécialiste mondialement reconnu de l"oeuvre de Conan Doyle. Colin Berry, le médecin légiste, qui pratique l'autopsie, déclare : "L'autostrangulation par garrot est très inhabituelle. Je n'ai vu qu'un cas en trente ans."
La police et les amis du disparu privilégient la thèse du suicide. Pour se donner la mort, Green se serait inspiré d'une nouvelle de Conan Doyle, "Le problème du pont de Thor", dans laquelle l'épouse d'un magnat organise son suicide pour faire accuser sa gouvernante. Fait troublant : peu de temps avant sa mort, Green avait essayé de s'opposer à la vente aux enchères par un universitaire américain des archives de l'écrivain, qu'il avait fallu vingt ans pour regrouper. L'idée de les voir dispersées par lots à travers le monde lui était insupportale - la vente qui eut lieu plus tard rapporta 1.4 millions d'euros.
A la veille de sa mort, Richard Green avait remplacé le message de son répondeur téléphonique par une voix à l'accent américain et confié à sa soeur une liste de trois noms, qualifiée de "top secret". Ce qui accrédite la thèse de la vengeance et du suicide, maquillé en homicide. Dommage que Sherlock Holmes ne soit plus des nôtres pour démêler cette ténébreuse affaire !