Pascal Weber, père de famille et gérant d'une entreprise de dépôt-vente, serait un homme heureux s'il n'avait la mauvaise fortune de s'appeler ... Pascal Weber. Car, depuis que l'administration le confond avec un autre, prénommé Pascal, nommé Weber, né comme lui en 1964, le même mois de mars, et le même jour, un 14, sa vie s'est littéralement transformée en enfer. En 1996, la Caisse d'épargne de Terville en Moselle bloque ses comptes sur ordre de la trésorerie de Mulhouse qui lui réclame 18 325 euros et 15 centimes. Sans comprendre encore les raisons de la saisie-arrêt prononcée à son encontre, Pascal file à l'inspection du fisc de sa ville et exige des explications. Il découvre l'existence de son homonyme, mais fait néanmoins remarquer que leurs numéros de Sécurité sociale diffèrent. Le sien comporte un 99 puisqu'il est né au Luxembourg, et non le 68 du Haut-Rhin, où est né l'autre Weber, un chômeur qui ne paie pas ses impôts. Le fisc de Mulhouse reconnaît son erreur sans pour autant la rectifier. Ainsi, lorsque Pascal Weber veut ouvrir un compte au Crédit mutuel, le banquier refuse. Son homonyme possède déjà un compte négatif dans son agence et les impayés s'accumulent.
Pour obtenir de nouveaux papiers authentifiant son identité, Pascal alerte le ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères du Luxembourg. Il interpelle Jacques Chirac, le Premier ministre, le procureur de la République et les médias. En vain. Une avalanche de factures salue chacune de ses démarches.
La vie du paisible père de famille tourne au cauchemar. Après dix-sept ans de vie commune et la naissance de deux anfants, sa compagne Marie-Rose aimerait se marier. Pascal hésite. Tant que son existence ne sera pas clairement dissociée de celle de son double maléfique, il ne veut pas prendre le risque de voir celle qu'il aime en épouser un autre !