Pierre Vasseur, 47 ans, procureur de la République d'une ville du Sud-Ouest, se rend à celle, en Allemagne, pour participer à une conférence sur la réforme de la justice dans les pays européens. Quelques mois plus tard, sur ordre de la Chancellerie, Vasseur est mis en examen. Il encourt une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Mais, de quelle faute ce respectable homme de robe s'est-il rendu coupable ? Tout à commencé par une plainte, déposée par une collègue allemande : elle signale le vol de son sac à main et l'utilisation frauduleuse de sa carte de crédit dans une maison close de la ville. Peu après, le gérant du bar en question se présente au poste de police. Il restitue la carte volée et signale qu'un scandale s'est déroulé la veille dans son établissement. "Un client français était insatisfait des prestations de l'une de mes hôtesses, explique le tenancier. Après avoir débité sa carte de crédit des sommes qu'il me devait, 100 et 300 euros, j'ai confisqué la carte car elle était établie au nom d'une femme, et j'aimis le gêneur à la porte."
Sur des photos, le gérant et laprostituée reconnaissent bientôt tous les deux Pierre Vasseur. Le parquet de Celle transmet le dossier au garde des Sceaux français, qui saisit le Conseil supérieur de la magistrature. Et c'est ainsi qu'une demande de suspension provisoire du procureur est prononcée. Lors de la conférence, en Allemagne, Pierre Vasseur avait ainsi décrit devant ses collègues européens les préceptes moraux qui l'animaient : "Les principes du code déontologique ne concerneront pas les seuls comportements professionnels, tant les conduites observées dans la vie ont une incidence sur l'image du ministère public" ! Diont acte.