Les employés de la poste centrale de Chemnitz, en Allemagne, n'en mènent pas large. Ils viennent de s'apercevoir qu'un des colis qu'ils sont en train de manipuler émet un son bizarre. Il s'agit d'un bruit régulier, produit de toute évidence par un mécanisme, genre horloge. Le paquet est adressé à une société de Francfort spécialisée dans la vente par correspondance.
La police et les démineurs sont prévenus. On est alors dans une période très tendue sur le plan international. La guerre d'Irak vient juste de commencer, la mobilisation est maximale dans tous les pays, même en Allemagne, qui ne participe pas au conflit. Immédiatement, les autorités décident de prendre toutes les précautions : l'immeuble est évacué et un périmètre se sécurité est instauré.
Curieusement, le nom de l'expéditeur figure sur le colis. Bien qu'il s'agisse sans doute d'une fausse identité, des vérifications sont entreprises. La personne existe bel et bien et elle est convoquée sur place. C'est un allemand d'une trentaine d'années. Il reconnaît tout de suite que l'objet lui appartient, mais il ajoute, l'air très mal à l'aise :
"Je préférerais que vous n'ouvriez pas cette boîte..."
Cette fois pas de doute : c'est un dangereux terroriste. Des spécialistes viennent procéder à l'ouverture, avec tout un luxe de précautions, et on découvre... une poupée gonflable dernier modèle, munie d'un moteur destiné à procurer des sensations à son propriétaire. Celui-ci se mettait en route inopinément et l'acheteur le renvoyait à la société de vente par correspondance qui la lui avait vendue. Une bombe sexuelle, en quelque sorte, qui n'a provoqué, dans la poste de Chemnitz, que des éclats de rire.