En 1785, Nicolas Conté et sa famille s'installent à Paris.
Comme beaucoup d'hommes de son temps, ce Normand d'origine modeste a la passion du dessin, de la philosophie et des sciences.
Le jour, il peint, le soir, il est l'un des assistants du physicien Jacques Charles auprès de qui il apprend les techniques du gonflement des aérostats.
Convoqué à la fin de l'année 1794 par le Comité de salut public, il s'y rend, terrorisé.
En fait, c'est pour lui parler de crayons : depuis la guerre, entre autres, avec l'Angleterre, c'est le blocus et il est devenu impossible de se procurer le graphite si pur du Cumberland.
Carnot le presse, connaissant son esprit créatif, d'inventer une nouvelle mine de crayon uniquement avec ce qui peut être trouvé et fabriqué en France.
Délai accordé : une semaine !
Nicolas Conté ne perd pas un instant : il a rapidement l'idée de mélanger du graphite et de l'argile, ce qui lui permet d'obtenir une mine d'excellente qualité.
De plus, il rend possible enfin la graduation de la dureté des crayons.
En janvier 1795, Nicolas Conté obtient le brevet n° 32, et Carnot le charge de créer une manufacture.
Il en confie la direction à son frère car il préfère retourner perfectionner la construction des aérostats.
Une explosion lui fait perdre l'oeil gauche.
Il participe à la campagne d'Egypte avec Bonaparte, puis est nommé à la tête du Conservatoire des Arts et Métiers nouvellement créé.
Il meurt en 1805, ayant fait la fortune de ses descendants, grâce à son "trait" de génie.