C'est sur une butte, à l'emplacement de l'actuelle rue de la Grange-aux-Belles, dans le 10e arrondissement, que se dressait le gibet de Montfaucon, principal lieu d'exécution de Paris. Le gibet, qu'il ne faut pas confondre avec la potence - faite de deux poutres perpendiculaires reliées entre elles par une troisième en équerre -, comportait des piliers en maçonnerie supportant des traverses de bois horizontales. Leur nombre dépendait de l'importance du seigneur : de deux pour un petit noble, à huit pour un duc.
Montfaucon, gibet royal, en avait seize, qui accueillaient chacune trois pendus. On ne décrochait ceux-ci que lorsqu'il y avait une nouvelle exécution et on imagine le spectacle et l'odeur qui en résultaient.
C'est là que François Villon faillit finir ses jours, ce qui lui inspira sa célèbre "Ballade des pendus". Comme lui, quelques-uns eurent la chance d'en réchapper. Si la corde cassait au cours de l'exécution - ce qui arrivait parfois -, Dieu était censé être intervenu en faveur du condamné et celui-ci était gracié.
Il était également gracié si une femme demandait de l'épouser. On ne sait si c'est de là que vient l'expression "se mettre la corde au cou", toujours est-il que, selon la tradition, un bandit de grand chemin, horrifié par la laideur de celle qui le réclamait pour mari, se tourna vers le bourreau, en lui disant :
"Accroche-moi vite, compère !"