Un soir de 2004, sa journée de travail terminée, Gordon White, un pharmacien du West Yorkshire, en Angleterre, profitant qu'il fait beau, rentre chez lui à pied en sifflotant. Parvenu à une trentaine de mètres de sa coquette villa, il se fige sur place. Un trou béant défigure la façade d'où s'échappe une épaisse fumée noire. Le pharmacien se précipite, persuadé que seule une explosion due à une fuite de gaz peut être à l'origine de cette catastrophe. Il bondit à l'intérieur en enjambant les gravats, et découvre avec stupéfaction l'épave d'une automobile à demi carbonisée, encastrée dans la cheminée du salon. La fumée nauséabonde provient du moteur qui a pris feu. Tandis que White examine, hébété, l'ampleur des dégâts, une toux douloureuse attire son attention. Il s'approche et découvre un sexagénaire sain et sauf, recroquevillé derrière le volant. Le pharmacien reconnaît aussitôt le visage du conducteur et s'écrie avec un flegme très britannique.
"John Bratington ! Mais que faites-vous encore chez moi ?
- Mon coeur me joue des tours, Gordon, vous le savez bien, répond l'autre sur le même ton. J'ai dû perdre connaissance quelques secondes en négociant mon dernier virage et votre demeure m'a accueilli."
Explication : un an auparavant, presque jour pour jour, la même aventure s'était déjà produite - le malaise cardiaque de John Bratington, le virage manqué,la façade de la belle villa défoncée et la voiture, pliée en accordéon, gisant dans la salon au milieu des gravats...