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 Le petit sot et son merle

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Le petit sot et son merle   Le petit sot et son merle EmptyVen 22 Fév - 11:28

ll y avait une fois un petit garçon qui, en sortant de la messe du dimanche matin, avait fait je ne sais quelle coquinerie à une vieille bigote.
- Mais, petit sot, s'exclama cette dernière, tu as perdu la raison ?
Aussi s'en revint-il chez lui, consterné et inquiet, croyan avoir perdu la raison.
Comme tous les dimanches matins, sa mère faisait les lits à fond.
Prenant son courage à deux mains, le petit sot lui dit :
- Maman, j'ai perdu la raison.
- Qu'est-ce que tu racontes là ?
- Une vieille m'a dit que j'avais perdu la raison.
- Ah ! si ce n'est que ça, tu n'as rien à craindre.
- Si je l'ai perdue je voudrais bien que tu m'en donnes une nouvelle.
- Je n'ai pas le temps, tu vois bien que j'ai beaucoup de travail.
Cependant, à force de demander, la mère finit par lui donner satisfaction. Elle attrapa une puce qui courait dans les draps et la mit dans un parpail, une boîte si vous préférez.
- Tiens, voilà ta raison, dit-elle, et à présnet laisse-moi la pax.
Le petit sot ne se le fit pas dire deux fois. Il partit dans les bois et là s'assit sur un tas de sable. Curieux comme pas un, il voulut regarder sa raison. mais à peine eut-il levé le couvercle que, d'un saut, la puce s'échappa...

Le pauvre gouyat (garçon) chercha partout autour de lui pour retrouver sa raison perdue deux fois en une demi-journée. Il remua le sable pendant des heures mais ne trouva rien.
Sur le soir, un chasseur passa et lui demanda ce qu'il cherchait avec tant d'ardeur.
Lorsqu'il sut que c'était sa raison, l'homme fut bien perplexe et ne s'attarda pas car il craignait de perdre trop de temps en voulant chercher quelque chose qu'il ne connaissait pas.
La nuit étant proche, le petit sot abandonna ses recherches et continua son chemin. Il rencontra un cheval mort sur lequel un merle allait et venait en picotant la chair. le sot le prit et le mit dans son parpail, tout heureux d'avoir remplacé sa raison perdue.
Et il marcha. Marche, marche...
Il fit bientôt nuit noire et il se perdait à chaque pas. Enfin, il aperçut une lumière. Il s-y dirigea. C'était une maison de bûcheron. Il frappa :
- Pan, pan, pan.
- Entrez...
Il entra. Dans la maison, il n'y avait que la femme, l'homme n'était pas encore revenu de son chantier.
- Pourriez-vous me coucher, demanda-t-il, j'ai peur tout seul au milieu des bois, je crains de perdre encore la raison.
La femme le conduisit au grenier et lui montra un tas de paille pour passer la nuit. En partant elle ferma la porte avec le verrou.
Le petit sot s'allongea sur la paille. Il y en aviat si peu qu'il s'aperçut qu'en dessous, le plancher joignait mal. Comme il était curieux, il regarda et put suivre tout ce qui se passait dans la salle de la maison.
Quelqu'un entra, il reconnut le curé du village. La femme du bûcheron l'embrassa et le fit asseoir devant la table. Ensuite, elle sortit du buffet un beau poulet rôti. Puis, du placard, une miche de pain de cinq livres, enfin sur l'étagère, elle tira de derrière des pots vides une bouteille de bon vin vieux.
Le curéb s'apprêtait à manger lorsque des pas se firent entendre sur le chemin.
- Mon Dieu, c'est mon mari, dit la femme en remettant précipitamment le poulet dans le buffet, la miche de pain dans le placard et la bouteille de vin sur l'étagère derrière les pots vides.
Ensuite, elle poussa le curé sous le lit.

Le bûcheron entra et posa a lourde cognée dans un coin de la cheminée.
- J'ai bougrement faim, dit-il en se mettant devant la table vide.
- Hélas ! mon homme, répondit la femme, tu sais bien que nous sommes pauvres et que nous n'avons rien à manger.
- Malheur, dit le bûcheron, je l'avais oublié.
Il y eut un court silence pendant lequel on entendit le bruit que faisaient les mâchoires du petit sot grelottant de froid dans le genier.
- Qui fait ce bruit ? demanda le bûcheron.
- Ah ! ce doit être le gamin que j'ai mis à coucher au grenier, il se disait perdu.
Le bûcheron se fâcha.
- Mais il ne faut pas le laisser là-haut, il fait trop froid. Va le chercher pour qu'il puisse se chauffer devant le feu.
Le petit sot fut bien heureux de pouvoir se chauffer, il se mit devant le feu et resta sans bouger en tenant son parpail. Le bûcheron s'en aperçut et lui demanda ce qu'il y avait dedans de si précieux pour qu'il le tienne avec tant de précautions.
- C'est mon "devignaire" (devineur), répondit le petit sot en arrachant une plume à son merle.
- Pio ! fil l'oiseau.
- Que dit-il ? demanda le bûcheron.
-, ma foi, il dit qu'il y a un poulet rôti dans le buffet.
Le bûcheron ouvrit le buffet et, stupéfait, en retira le poulet rôti.
La femme sentit sauter son coeur.
Le bûcheron et le petit sot s'assirent à table et mangèrent de bon appétit.
A ce moment, le sot eut besoin de pain, il arracha une autre plume au merle.
- Pio.
Le bûcheron s'arrêta de manger et demanda :
- Que dit-il ?
- ma foi, il dit qu'il y a une miche de cinq livres dans le placard !
Le bûcheron ouvrit le placard et, de plus en plus stupéfait, en retira la miche de pain.
La femme s'était retournée pour ne pas montrer son visage devenu tout rouge.
Le bûcheron et le petit sot finirent le poulet et mangèrent la miche de bon appétit.

Cela fait, le sot eut soif ; il arracha une troisième plume à son merle.
- Pio !
- Que dit-il ?
- Ma foi, il dit que nous devons avoir bien soif, il paraît qu'il y a une bouteille de bon vin derrière les pots de l'étagère.
Le bûcheron passa la main derrière les vieux pots et, tout à fait stupéfait, en retira la bouteille.
La femme s'était laissée tomber sur un banc.
le bûcheron but la moitié de la bouteille et le petit sot finit le reste. cela fait, ils s'essuyèrent la bouche d'un revers de main et se laissèren t aller, sur leur chaise, le ventre bien rempli.
Le petit sot se sentait si heureux qu'il eut besoin de rire. Il arracha une quatrième plume à son merle.
- Pio !
- Que dit-il ?
- Ma foi, à l'en croire, il paraît que monsieur le curé se trouve sous votre lit.
A ce moment, le curé sortit de sa cachette et s'enfuit comme un voleur.
Le bûcheron se mit à béer de stupeur.
La femme n'en menait pas large, mais son homme ne demanda aucune explication, il ne pensait plus qu'à acquérir un oiseau aussi merveilleux.
- je t'achère ton devineur, dit-il au petit sot.
- Combien ?
- Dix écus.
- Non ! ce n'st pas assez.
- Vingt, c'est tout ce que je possède.
- Vendu ! N'oubliez pas de lui donner à manger trois fois par jour. Au revoir.
Et il partit.
La femme du bûcheron, voyant son mari se ruiner pour acheter un oiseeau comme les autres mais ne voulant pas lui avouer qu'elle le trompait, préféra partir aussi. Elle rejoignit le curén qui la prit comme servante.
Quant au bûcheron, il arracha chaque jour des plumes au merle mais l'oiseau ne savait que répondre : "Pio !"
Un beau jour, il n'eutb plus de plumes ; alors l'homme le tua et le mangea.

Claude Seignolle, Contes, récits et légendes des pays de France
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