Ne la confonds pas avec sa cousine la violette odorante qui a deux pétales vers le haut et trois vers le bas !
Petite fleur des champs et des lieux sablonneux, la pensée sauvage, elle, à quatre pétales vers le haut et un vers le bas.
On l'appelait Viola tricolor ou herbe de la Trinité du fait de ses trois couleurs - jaune, blanc et violet - et de sa forme grossièrement triangulaire évoquant la représentation de Dieu.
la pensée sauvage a une longue histoire en herboristerie : de tout temps, elle a été employée dans le traitement des affections de la peau, comme dépuratif et contre l'épilepsie.
Dans les Alpes et les Cévennes, les paysans la récoltaient pour la vendre aux herboristes qui en composaient, avec bourrache, lavande, souci et fleur d'oranger, la tisane de cinq fleurs.
Ancêtre de la pensée cultivée, cette petite fleur des champs et des moissons séduit au XIXe siècle une Anglaise, lady Trent, qui en agrémente son parterre ; son jardinier est à l'origine des premières hybridations faites en 1810, suivies par de nombreuses autres qui donnent naissance à des cloris plus riches, de nouvelles formes.
Les Français, en matière de croisements, instaurent en 1830 des règles strictes : régularité du masque, symétrie des macules...
La taille des pensées augmente, les corolles deviennent géantes...
Mais on observe depuis quelque temps le retour de la petite fleur originelle améliorée, encore plus belle qu'à l'état sauvage.
Etb la pensée cultivée a toujours gardé un caractère inaltérable : son centre est toujours jaune...