La présence de ces pachydermes en région parisienne en date pas d'hier, ni même d'avant-hier... C'est en 1874 que la Compagnie des chemins de fer de l'Est mit au jour, sur son chantier de Chelles, des ossements d'éléphants, accompagnés de silex taillés. Ces vestiges furent présentés quatre ans plus tard, lors de l'Exposition universelle de Paris, où fut employé pour la première fois le terme de "chelléen". Il désignait la période la plus primitive de la préhistoire, remontant à 400 000 ans. Lors de cette période apparut le premier outil façonné en pierre : un silex grossièrement taillé sur ses deux faces, qu'on a appelé communément "coup-de-poing". C'est avec cette arme, un peu plus grande que la main, que les humains de l'époque devaient abattre leur gibier : non seulement l'éléphant, mais l'hippopotame et le rhinocéros nain, dont des ossements ont été également retrouvés sur les lieux. C'est aussi à l'aide de ce coup-de-poing qu'ils devaient se défendre des grands fauves qui leur faisaient eux-mêmes la chasse. On imagine sans difficulté la rudesse et la précarité de cette existence.
Par la suite, le terme de "chelléen" a disparu au profit du terme "abbevillien", des vestiges plus nombreux de même nature ayant été découverts près d'Abbeville. Il n'en reste pas moins que c'est à Chelles qu'a été pour la première fois retrouvé cet émouvant souvenir de nos très lointains ancêtres.