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 Les deux muletiers

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Joa
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Joa


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Les deux muletiers Empty
MessageSujet: Les deux muletiers   Les deux muletiers EmptyLun 15 Juin - 14:39

Comme bien souvent dans ce monde il y avait deux muletiers. Chacun d'eux avait sept mulets. Ils allaient au marché avec leurs mulets chargés. Ils font un pari, et celui qui perdrait devrait perdre ses sept mulets. L'un gagne le pari, mais pas à bon droit, car il avait trompé l'autre. Néanmoins, celui-ci lui donne ses mulets.
Celui aui avait perdu était père de famille et chargé d'enfants. Il ne savait que faire ni comment revenir chez lui, tant il avait de peine de ce qui lui était arrivé. Que fait-il ? Pour aller chez lui, il devait passer par un certain pont. Il se décide à passer la nuit sous ce pont.
A minuit, il entend des voix. C'étaient le sorcières qui arrivaient au sabbat. L'une faisait fusta et l'autre husta. Elles se mirent là à danser au son du tambourin. Quand elles eurent bien joué, l'une dit : "La maîtresse de telle maison est malade depuis sept ans, et on n'a pu la guérir, quoi qu'on ait fait ; mais on ne la guérira qu'après avoir trouvé à la porte de l'église, sous une pierre, un morceau de pain bénit qu'un crapaud tient dans sa bouche, et après l'avoir fait manger à cette dame."
Notre muletier avait bien écouté ce qu'avaient dit les sorcières. Dès qu'elles furent parties, il se rendit à sa maison. Il ne dit point à sa femme qu'il a perdu les mulets. Il s'habille un peu et part. Il va, va, va, jusqu'à ce qu'il ait trouvé la maison de la dame malade. Il y arrive et demande si on veut lui donner l'hospitalité ; il dit qu'il est en voyage et prie qu'on le laisse demeurer là quelques jours. On lui dit que oui.
Il apprend qu'ils ont la dame malade et qu'ils ont essayé de tout sans pouvoir la guérir. Notre muletier leur dit : "Voulez-vous que je la voie, moi aussi ? Peut-être ferai-je quelque chose !" On le fait entrer. Il examine bien la dame et lui dit : "Vous souvenez-vous qu'il y a sept ans vous jetâtes dédaigneusement à la porte de l'église un morceau de pain bénit ?" Elle lui dit que oui. "Eh bien ! depuis lors un crapaud tient ce morceau de pain bénit à la bouche, et vous ne serez guérie qu'après l'avoir mangé." Le mari part tout de suite avec le muletier. Comme l'avait dit ce dernier, ils trouvent sous une pierre ce crapaud avec son pain. Ils le lui prennent et l'emportent à la maison. On le nettoie bien, et on le donne à manger à la maîtresse de maison, et celle-ci fut guérie à l'instant. Pensez leur joie ! Comme ils étaient très riches, le mari dit au muletier de demander tout ce qu'il voudrait et qu'il l'aurait. Le muletier lui répond qu'il serait bien content s'il avait sept mulets parce qu'il en a perdu autant. Le maître de la maison lui dit que sept mulets ce n'est rien pour lui, et il lui donne sept beaux mulets, et en outre sûrement assez d'argent pour en acheter au moins sept autres.

Notre muletier était bien content. Comme il n'était pas fier, il recommença son commerce. Il voyait souvent l'autre muletier qui lui avait volé ses mulets ; mais ce dernier n'était pas plus heureux avec ses quatorze mulets. Il leur était arrivé une maladie, et ils se trouvaient réduits à quatre. Bientôt il ne lui en resta plus aucun. Il vint trouver l'autre muletier et lui demanda comment il avait fait pour avoir autant de mulets qu'il en possédait auparavant. L'autre lui dit : "Voilà : sous tel pont, j'ai appris comment je retrouverais mes mulets ; toi aussi tu y apprendras quelque chose sans doute."
Notre homme y va. A minuit arrivent les sorcières à grand bruit, au son du tambour et du tambourin. Elles étaient très contentes toutes, et se mettent à faire un tour de danse. Puis l'une dit : "La maîtresse de telle maison a été guérie ; il doit y avoir quelqu'un qui vient ici pour écouter ce que nous disons ; il faut que nous cherchions sous ce pont." Elles y vont toutes et trouvent notre muletier, qui ne savait où se cacher. L'une le frappe, et l'autre le pousse. Après l'avoir ainsi ballotté, elles se jettent à l'eau, et là finit notre muletier trompeur. L'autre, au contraire, vécut riche et heureux au milieu de sa famille. je vivais alors dans une petite maison, près de ce pont, et tous les soirs j'entendais les gémissements du muletier fantôme.

Julien Vinson, Contes, légendes et récits des pays de France
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Les deux muletiers
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