C'est le, 10 juillet 1547 qu'eut lieu, sur l'esplanade du château de Saint-Germain, en présence du roi Henri II et de toute la cour, le duel entre François de la Châtaigneraie et Guy de Chabot, baron de Jarnac. L'origine du différend était futile. henri II, alors dauphin, avait prétendu que Jarnac devait son élévation à la cour aux femmes. Ce dernier avait demandé réparation et le dauphin, ne pouvant se battre, avait choisi pour champion La Châtaigneraie, une des plus fines lames du royaume. Le roi François 1er, opposé aux duels, avait interdit l'affrontement, mais dès qu'il fut mort (le 31 mars 1547), Henri II devenu roi s'était empressé de l'autoriser. Entre-temps, connaissant la force de son adversaire, Jarnac avait pris des leçons avec un maître d'escrime italien, qui lui avait enseigné une botte secrète.
Le combat eut lieu "sans grâce ni merci", à l'épée à deux mains, après que les combattants eurent juré "de n'avoir recours à des charmes ou incantations susceptibles de les favoriser". A la surprise générale, Jarnac l'emporta, mettant en application l'enseignement de l'Italien, qui consistait à couper le jarret de l'adversaire par un coup de revers : il frappa la jambe gauche de La Châtaigneraie qui s'écroula dans une marre de sang. Ivre de rage d'avoir été vaincu, celui-ci arracha ses pansements et mourut trois jours plus tard.
Quant au public, pour se remettre de ses émotions, il se régala du festin que La Châtaigneraie avait imprudemment préparé pour fêter son triomphe.
Par la suite, l'expression "coup de Jarnac" est restée dans la langue pour désigner une attaque imprévue et déloyale, mais c'est à tort : le coup était parfaitement correct.